samedi 2 mai 2015

Junior - Mère inconnue

Et si c’était la dernière fois …
La dernière fois une bataille avait commencé…Entre moi et ma donneuse de vie, pas une mère, une sadique…
Elle m’avait promis à l’âge de cinq ans qu’elle serait toujours pour moi comme un ange gardien, le lendemain elle avait disparu comme dans un tour de magie…

Je l’ai revu dix ans après, je croyais, là, aujourd’hui, que j’allais verser des larmes de joie mais je suis restée entre la colère de m’avoir abandonnée et l’impassibilité.

J’avais tout fait pour l’oublier et,  à présent, tout cela pour rien, je me demandais pourquoi était-elle là ? Et où était mon doux et cher père ???
Ma donneuse de vie, m’a répété : «  Désolée pour ton père… » en baissant l’intonation à chaque fin de phrase.
En plein milieu de sa deuxième phrase, je l’ai coupé.
« Désolée de quoi ? » en haussant le ton , et c’est à ce moment précis que la guerre avait commencé.
« Qu’as-tu fait à mon père Cruella !!! » disais-je en gueulant. Tout le quartier avait entendu.
« Cruella ? Petite peste !! Honte à toi !!! ».
« C’est plutôt toi qui devrait avoir honte de m’avoir abandonné !!! ». Mon ton s’amplifiait de plus en plus exalté.
« Ca suffit ! dit-elle en criant de toutes ses forces. Elle m’a pris brutalement le bras à m’en couper la circulation, m’a traîné, je me débattais, et Clac, elle m’a giflé.
Puis je l’ai vu verser une larme de tristesse qui dégoulinait sur sa joue.
Je ne savais pas, je ne comprenais plus rien. Pourquoi s’était-elle excusée pour mon père ?
Puis Cruella a interrompu mes pensées. Elle s’était arrêtée devant la porte de chez mon père et sortit un trousseau de clés. Elle me traîna jusqu’à l’intérieur, ferma à double tour. Je voyais une autre femme qui s’approcha de ma mère et l’embrassa.
Ce n’était pas le fait qu’elle ait une compagne qui me choqua mais que faisait-elle là ??? Chez mon papa. Bizarre …
Puis Midzi Déligot, son amoureuse, me donna une lettre sur Henry Buldit mon père. Je suis devenue pâle…
J’ai ouvert la lettre avec la tremblote…Et me mis à la lire.
Monsieur Henry Buldit décédé à cause d’une tumeur….J’avais trop peur de lire la suite. Je me sentais si triste, j’ai fondu en larmes.
« Non ce n’est pas possible !!!… » Je resserrais mes poings. J’avais la haine et la rage, j’avais imaginé un film… Que ma mère était partie pour le laisser pourrir pendant sa dépression et que cette p****n de tumeur s’était installée comme une fatalité.
Non ma mère ne l’a pas tué directement mais avait commencé par lui briser le cœur.
Encore sous le choc, j’ai pris un couteau, ma mère ne m’a pas laissé faire…je me suis seulement blessée la main, je saignais beaucoup…
« Appelles les pompiers !!! » disais-je .
«  Non…je ne peux pas » me dit-elle. C’est Midzi qui alla chercher la trousse de secours et qui appela les pompiers pendant que ma mère compressait ma plaie.
« Ecoutes ma petite fée… Vers tes quatre ou cinq ans tu étais très malade et moi ta maman j’ai dû voler des médicaments parce qu’ils coûtaient très chers. »
« Et tu t’es fait attraper … » Lui ai-je chuchoté pour ne pas trop gaspiller mes forces.
« Oui » j’ai vu ma mère fondre en larmes.
« Quand as-tu rencontré Midzi ? »
« En prison . Gardes ton calme. »
« Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? »
« J’avais peur que tu ne me crois pas . Je me suis évadée…. »
Tout à coup la police enfonça la porte, les pompiers derrière…Je voyais de plus en plus flou, ma mère se débattait…
« Souviens-toi de moi … »
« Et puis plus rien… » Les voisins du quartier avait dû appeler la police en m’entendant crier de douleur à cause de ma foutue main.
A ma guérison, j’ai été placée dans une famille d’accueil, je n’ai jamais réellement connu ma mère.

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