mardi 9 mai 2017

Le Premier violon

LE NARRATEUR. J’ai une bonne nouvelle : l’orchestre régional de Bretagne organise une audition pour recruter un premier violon.

TIMOTHEE. L’oreille collée à une lourde porte en chêne, j’écoute avec angoisse le troisième concerto de Mozart en sol majeur. Je guette les fausses notes et je me réjouis à la moindre erreur de rythme ou de justesse. Quand un passage me semble particulièrement réussi, j’essaie de me rassurer en me disant que les imperfections sont gommées ou du moins étouffées par l’épaisseur du bois et que la prestation paraît sans doute meilleure qu’elle ne l’est en réalité. J’ai joué en premier et pour une fois, j’ai l’impression de m’en être plutôt bien sorti. Le jury a demandé aux candidats de se placer derrière un paravent, afin de garantir notre anonymat. Cette disposition, de plus en plus fréquente dans les concours de haut niveau, permet d’éviter le favoritisme, mais aussi les discriminations envers les Noirs, les Arabes, les femmes, les roux, les moches, les tatoués... Cette situation est aussi plus confortable pour les candidats. La dernière fois que j’ai participé à un concours de ce genre, j’étais très anxieux. Il n’y avait pas de paravent, et pendant toute ma prestation, les membres du jury m’ont regardé fixement par-dessus leurs lunettes d’un air outré. Je n’ai pas réussi à empêcher mes mains de trembler et j’ai oublié un dièse à la mesure trente-sept du sixième concerto de Vivaldi. Ma prestation était tellement minable qu’un des membres du jury a eu pitié de moi et a pris la peine de me donner quelques conseils techniques. Trois mois après cet échec cuisant, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai décidé de m’inscrire au concours organisé par l’orchestre régional de Bretagne, concours qui vise à recruter deux violonistes, dont un premier violon.
Le jury termine les délibérations et le verdict tombe. Ce n’est pas moi qui ai obtenu la place de premier violon. Mais je suis pris dans l’orchestre ! J’aurai enfin le statut, la reconnaissance et le salaire réservés aux grands musiciens ! Jusque là, en tant qu’intermittent du spectacle, j’étais contraint d’accepter toutes les offres d’emploi, même les plus dégradantes : participer à un obscur opéra semi-amateur, égrener des valses pendant les mariages et les réceptions mondaines, jouer l’air de « joyeux anniversaire » à des goûters d’enfants en supportant les moqueries d’un clown ridicule… Cette période sombre de ma vie est enfin révolue. Dès la première répétition, je me sens parfaitement à l’aise avec mes collègues. Lorsque je fais une erreur, ils m’adressent un sourire indulgent ou un clin d’œil complice. Mon entourage ne me perçoit plus comme un idéaliste, un rêveur ou un parasite.
Parfois, je me surprends à rêver que je pourrais devenir premier violon et bénéficier de tous les honneurs liés à cette place tant convoitée : donner le « la » aux autres musiciens, jouer les solos, diriger le pupitre le plus important, être l’interlocuteur principal du chef d’orchestre, recevoir un bouquet de fleurs à la fin de chaque concert… Au fond, cette réussite a un goût d’inachevé.

LUDIVINE. Les étudiants en musicologie sont vraiment insupportables. Ils s’imaginent que leur présence dans les rayons de la Rose Mystique les transforme comme par magie en artistes prometteurs ou en brillants intellectuels. Ils achètent des livres qu’ils ne liront pas - ou seulement la quatrième de couverture, mais qu’ils pourront exhiber fièrement dans leur bibliothèque. Et quand ils me posent une question sur l’emplacement d’un ouvrage forcément rare et complexe, ils me regardent avec un mélange de condescendance et de pitié.
Ma présence derrière la caisse de la Rose Mystique est le résultat d’une terrible méprise sur mon sort. J’ai tenté plusieurs fois le concours d’entrée du Conservatoire national supérieur de musique afin de devenir clarinettiste professionnelle. J’ai dû renoncer car à vingt-quatre ans, je suis déjà trop vieille. Comme je n’ai pas réussi à obtenir le statut d’intermittente du spectacle, je me suis résignée à accepter un petit boulot de vendeuse. Mais cette situation est provisoire. Je continue à suivre des cours au conservatoire municipal de Rennes et à jouer dans différents ensembles d’amateurs, dans l’espoir qu’un jour mon talent soit remarqué par un grand chef d’orchestre.
Cela fait quelques mois que je sors avec un violoniste. On s’est rencontrés à la Rose Mystique. Il cherchait un livre sur la musique traditionnelle bretonne. Il hésitait entre différents ouvrages, et il a eu la gentillesse de me demander mon avis. On parle de musique, de politique et de zététique, et il nous arrive aussi de jouer quelques arrangements pour violon et clarinette. Quand il effleure les cordes de son instrument, j’ai l’impression que c’est sur mes nerfs que l’archet glisse et je ressens un plaisir subtil et profond envahir tout mon être. La musique est le langage de l’âme, et la sienne atteint directement mon cœur, au-delà des mots. J’admire sa main gauche qui se déplace avec vivacité sur le manche de l’instrument, et sa main droite qui manie l’archet avec délicatesse et légèreté. Timothée incarne mon idéal de vie le plus élevé, car il exerce le métier dont je rêve depuis l’enfance. Notre relation est une évasion hors de la médiocrité de mon quotidien, un passage vers un monde merveilleux, un trait d’union entre la vie réelle et la vie rêvée.

  SID-ALI. Cela fait bientôt un mois que j’ai intégré l’orchestre régional de Bretagne, mais je me sens toujours anxieux au moment de donner le « la ». J’ai l’impression désagréable de ne pas être à la hauteur de la mission qui m’a été confiée. Je dois avouer que mon statut n’est pas entièrement légitime... Je suis le fils caché du chef d’orchestre, issu de sa liaison extra-conjugale avec une flûtiste algérienne pendant une tournée au Maghreb, et il désirait me voir à ses côtés. Je me suis inscrit au concours d’entrée de l’orchestre de Bretagne et nous avons mis au point un stratagème ingénieux afin qu’il puisse reconnaître ma prestation parmi celles des autres candidats et m’attribuer la note maximale. Nous avons convenu que lors de mon interprétation du troisième concerto de Mozart, je prolongerais l’avant-dernière note pendant quelques secondes. Ce rubato inhabituel ne semble pas avoir éveillé les soupçons du jury. Mais j’ai l’impression que les musiciens se doutent de quelque chose. Peu d’entre eux ont cherché à faire ma connaissance, et certains m’ignorent ouvertement.
Après une série de concerts à Rennes, la mairie organise un buffet pour nous remercier. Les musiciens sont des êtres grégaires : leur tendance naturelle est de rester auprès des personnes jouant d’un instrument plus ou moins semblable au leur. Par exemple, les violonistes fréquentent de préférence des altistes, des violoncellistes et à la rigueur des contrebassistes. Mais pendant les buffets, certains musiciens s’aventurent en dehors de leur famille d’instruments (cordes, bois, cuivres ou percussions). Les groupes se mélangent. On évoque les petits ratés, qui sont bien sûr passés totalement inaperçus auprès du public, on félicite le chef. Chacun se sent fier et heureux d’avoir contribué à la performance collective. Certains musiciens sont à l’affut d’une discussion dans laquelle ils pourraient mettre en valeur leur culture ou leur sens de l’humour, voire les deux en même temps, par exemple en faisant une blague « musicale » dont le sens serait inaccessible aux profanes. Ce soir, je suis loin d’avoir de telles ambitions. J’aimerais simplement trouver quelqu’un qui accepte ma compagnie. Je tente de me joindre à un groupe de cuivres, qui ont la réputation d’être des personnes un peu rustres mais ouvertes et chaleureuses. Lorsque je m’approche, le cercle s’écarte poliment pour me laisser une place, mais mon arrivée est suivie par un silence gêné de plusieurs secondes. Un trompettiste lance alors une blague de cuivres incompréhensible pour un instrument à cordes. Tout le monde rit sauf moi, et personne ne prend la peine de m’expliquer la plaisanterie. J’aurais encore préféré entendre une blague de cul. Très mal à l’aise, je recule de quelques pas. C’est à ce moment-là que j’aperçois une jeune femme qui paraît seule comme moi. Elle n’a pas la tenue noire et blanche des musiciens, mais elle n’a pas non plus l’air d’être une pique-assiette, un de ces spectateurs sans gêne qui s’incrustent dans les buffets pour picorer gratuitement des gâteaux et des petits fours. Je trouve une excuse pour engager la conversation et nous échangeons quelques banalités. Puis elle m’avoue que c’est la première fois qu’elle assiste à un concert de musique classique, et qu’elle a été très impressionnée par ma prestation. Je suis un peu gêné, mais surtout très flatté. Nous discutons avec animation pendant toute la soirée, sous le regard intrigué des autres musiciens. Puis nous nous revoyons quelques jours plus tard.
Notre attirance mutuelle a la naïveté et la spontanéité des amours adolescentes. Je n’ai pas besoin d’élaborer des stratégies épuisantes, d’instaurer une distance factice, de dissimuler mes sentiments ou de mentir sur ce que je suis réellement pour la séduire et la retenir près de moi. Ce qui me ravit le plus, c’est qu’elle adore m’écouter jouer du violon. La vie me paraît soudain plus belle et plus facile. Mes collègues musiciens me semblent beaucoup plus sympathiques. J’ai peut-être fait preuve de paranoïa en me persuadant qu’ils me méprisaient.
Malheureusement, cette situation idyllique ne fut qu’une parenthèse enchantée. Un mardi soir, dans la salle de répétition, j’ai le sentiment que mes collègues m’observent du coin de l’œil. Les cordes se taisent lorsque je m’approche, un sourire méprisant sur les lèvres. Les cuivres et les percussions, qui sont déjà installés devant leurs pupitres, chuchotent et me regardent sans aucune discrétion. J’entends même quelques ricanements du côté des cornistes. Mal à l’aise, j’ouvre la boîte de mon violon et sors mon instrument. C’est alors que j’aperçois le journal Diapason négligemment posé sur la boîte d’un violoncelle, avec en première page, ce titre intriguant : « SCANDALE DANS L’ORCHESTRE DE BRETAGNE ». Je m’empare du journal et je l’ouvre à la page « people ». Horrifié, j’apprends que mon lien de filiation avec le chef d’orchestre a été découvert. Et les journalistes insinuent que j’ai probablement triché au concours, avec la complicité de mon père... Ils citent même le témoignage anonyme d’un membre de l’orchestre qui assure que mon niveau serait médiocre ! Dévoré par la honte, mon violon à la main, je rejoins mon pupitre d’un pas mal assuré. Sans regarder mon père et les autres musiciens, je saisis mon archet d’une main tremblante et donne le « la ». Au lieu d’émettre comme d’habitude un son pur et limpide, mon violon pousse un cri déchirant qui fait sursauter les violoncellistes au premier rang.
Le soir même, après une brève entrevue avec mon père, j’écris ma lettre de démission. Je n’ai pas le choix : je dois préserver la réputation de mon père et celle de l’orchestre. Quant à moi, ma carrière est fichue. Je suis désormais le « fils de », celui qui a profité injustement de la réussite paternelle, celui qui a triché à un concours, celui qui a volé la place d’un autre. Atterré, je songe que je vais sans doute devoir changer de métier. Au moins, je pourrai toujours jouer du violon pour moi et pour mon amie. Maigre consolation. Comment se passer des applaudissements du public ? J’apprends que c’est Timothée qui va devenir premier violon à ma place. L’injustice est enfin réparée… Pendant plusieurs semaines, je vis reclus dans mon appartement, à me morfondre sur mon sort. Un soir, je me décide à sortir pour prendre l’air et me changer les idées. Une fois dans la rue, j’ai la nette impression que les passants me dévisagent, se retournent sur mon passage et se moquent de moi. Aucun doute, ils sont tous abonnés à Diapason ! Tout à coup, le sol se dérobe sous mes pieds. J’entends des cris, qui me paraissent de plus en plus lointains et irréels, au fur et à mesure que je sombre dans l’inconscience.
Le lendemain, je me réveille sur un lit d’hôpital avec un horrible mal de crâne, la main gauche entourée d’un gros bandage ensanglanté. La porte s’ouvre. Un médecin entre dans la pièce et s’avance vers moi. Il m’explique que j’ai été agressé par un homme cagoulé... Après m’avoir assommé et roué de coups, le mystérieux inconnu m’a volé mon portefeuille. Mon bras gauche et mes deux mains ont été fracturés en plusieurs endroits ! Mon auriculaire a été complètement écrasé ! Je ne pourrai pas rejouer avant longtemps, et ma main gauche ne retrouvera jamais sa souplesse et son agilité, mes doigts resteront raides et fragiles... Je ferme les yeux, terrassé par cette nouvelle. J’ai déjà perdu mon métier et mon honneur, et voilà que je viens de perdre ma raison de vivre ! Mon existence n’a plus aucun sens désormais. Je n’ai jamais été doué en rien, sauf pour le violon. Je n’aime pas lire. Les films m’ennuient. Même quand j’écoute de la musique, je me lasse vite et mes doigts me démangent. Jouer du violon est ma seule passion. Comment vais-je occuper mes journées, mes soirées, mes nuits, ma vie toute entière ? Quand j’ouvre les yeux, le médecin est parti et mon amie se tient sur le seuil de la porte, l’air anxieux. Elle s’approche du lit : «  j’ai appris la nouvelle… je suis désolée… c’est terrible ». Puis elle ajoute, sur un ton solennel : « Sid-Ali, il faut que je te dise. Depuis qu’il y a eu cette horrible accusation, tu n’es plus toi-même. Tu es irascible, colérique, tu commences à me faire peur. Je préfère qu’on arrête de se voir ». Je n’en reviens pas. Comment ose-t-elle me quitter maintenant, alors que je suis presque à l’agonie ? Sans mon violon, je ne suis donc plus rien pour elle ! Je m’effondre sur mon lit, au bord de l’évanouissement, complètement anéanti par ce nouveau coup du sort.

  LAURA. Je sors de l’hôpital de Pontchaillou, sans jeter un regard en arrière, et je me dirige avec précipitation vers la station de bus la plus proche. Sid-Ali avait l’air vraiment mal en point. Mais je chasse vite de mon esprit l’image de sa main blessée et de son visage torturé. Il n’y a pas de temps à perdre, Timothée joue une symphonie de Brahms sur la place de l’hôtel de ville dans un peu moins d’une heure.
J’assiste à tous ses concerts, non pas pour écouter la musique, qui m’ennuie profondément, mais pour observer avec attention l’extase des spectateurs. Une parcelle de sa gloire rejaillit sur moi. En réalité, il y a toujours quelques personnes qui somnolent pendant les concerts de musique classique, mais je détourne vite le regard pour partir en quête d’un visage passionné, que je scrute avec avidité. Timothée l’ignore, mais c’est en partie grâce à moi que qu’il est passé du statut de violoniste lambda à celui de jeune prodige de la musique.
Un soir, j’ai décidé d’aller rejoindre Timothée dans les coulisses. La mairie avait organisé un buffet pour les musiciens. Je l’ai aperçu tout de suite : il était en grande conversation avec une jolie musicienne. J’ai fait quelques pas dans leur direction, mais il m’a ignorée ouvertement. Je sais bien qu’il voit d’autres filles, et cela ne me dérange pas, au contraire. Je suis flattée de savoir qu’il est convoité, désiré, aimé par d’autres. Cela me conforte dans mon choix. J’ai entièrement confiance en lui et en son amour, un amour pur qui transcende les rapports physiques. Alors que j’observais Timothée du coin de l’oeil, un musicien a entrepris de me draguer avec maladresse. A ma grande surprise, je me suis aperçue que cet homme était… le premier violon ! Quelques jours plus tard, sans grande conviction, j’ai cédé à ses avances. Il m’a alors appris qu’il était le fils du chef d’orchestre, tout en me faisant promettre de garder le secret. Incroyable ! Le chef d’orchestre a une aura divine, je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse avoir une sexualité et une descendance. Sid-Ali m’a avoué que ce dernier l’avait « aidé » à intégrer l’orchestre... Mais alors, cela signifiait que Sid-Ali avait pris la place de Timothée ! Le soir même, j’ai appelé le magazine Diapason. Les journalistes m’ont écouté avec la plus grande attention : rien n’est plus jouissif que de faire déchoir une étoile. Quelques semaines plus tard, Sid-Ali a été victime d’une terrible agression. Ses mains, qu’il posait sur mon corps avec un mélange de tendresse et d’avidité, comme sur le bois de son violon, ont été meurtries, brisées en plusieurs endroits. J’ai un peu de peine pour lui, mais au moins, à présent, une chose est sûre : il ne fera plus jamais de l’ombre à Timothée.


EPILOGUE. Après une série de concerts particulièrement réussis, la mairie de Rennes organise un buffet pour remercier les musiciens. Timothée déteste les buffets. Tout le monde parle, se réjouit et s’agite autour de lui. Quelques spectateurs se sont introduits en douce pour féliciter les musiciens, mais personne ne s’intéresse à lui. Les violons sont tellement nombreux qu’il est difficile de sortir de l’anonymat, à moins d’être premier violon, et il n’a pas cette chance. Une fois de plus, Sid-Ali et Ludivine ont les faveurs du public. Timothée ne supporte plus leur présence. Un petit groupe d’admirateurs se presse autour d’eux pour leur demander des autographes. Les deux musiciens se sont rencontrés au conservatoire national de Paris, et depuis ils ne se quittent plus. Sid-Ali a intégré l’orchestre en même temps que Timothée. Grâce à une prestation brillante qui a impressionné le jury, il a obtenu la place de premier violon. Dès qu’elle en a eu l’occasion, Ludivine a rejoint Sid-Ali au sein de l’orchestre. Timothée a tout de suite été séduit par sa beauté et par son talent. Mais elle ne lui a jamais prêté la moindre attention. La jolie clarinettiste jouit d’une solide réputation dans le milieu de la musique classique. Il y a quelques semaines, le magazine Diapason a même dressé un portrait élogieux de la jeune fille à la page « jeune talent ». Après avoir mangé une chips à la crevette et bu quelques verres de champagne, Timothée décide de rentrer chez lui, triste et abattu. Laura, sa petite amie, dort déjà. Elle n’a pas voulu venir au concert. De toute façon, elle ne s’est jamais intéressée à la musique. Timothée tourne en rond dans sa chambre, un peu ivre, tentant vainement de chasser de son esprit l’image du couple rayonnant. Il finit par s’asseoir à son bureau. Il ouvre son cahier de musique, il saisit son crayon, et sur la première portée, il écrit ces mots : « J’ai une bonne nouvelle. L’orchestre de Bretagne organise une audition pour recruter un premier violon ». 

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