J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer, mon amour,
tellement bonne que j’ai tenu à te la faire partager sur du papier glacé glissé
entre les deux dernières pages de ton journal. Rends-toi compte ! Quel
heureux évènement !
Si tu savais à quel point j’ai attendu ce jour ! Il
est enfin arrivé ! Il ne me restait plus qu’à te l’annoncer. Connaissant
ton penchant pour le traditionnel et mon côté fleur bleue, j’ai opté pour ce
moyen classique. Tu ne m’en veux pas j’espère ? Je craignais que ton cœur
ne supporte pas le choc si je te l’annonçais de vive voix.
Non, je ne suis pas enceinte. Tu ne vas pas être père. En
fait, tu ne le deviendras jamais. J’ai versé dans ton café de quoi t’empêcher,
définitivement. Oui, ce café qui enchaîne les tasses alors que tu lis ton foutu
journal. Rends-toi compte ! Ton nom y sera figuré dès demain, gros
veinard ! Le mien aussi sans doute,
je n’espère pas bien sûr, mais on verra bien.
Enfin, je verrai bien, puisque tu ne seras plus là.
Mon pauvre chéri, tu as mal ? Ressens-tu des
vertiges ? Des nausées ? As-tu déjà perdu connaissance ? C’est
bon, j’arrête de t’importuner.
Toutes mes pensées sont tournées vers toi.
Hélène
P.S. : Je n’ai jamais dit qu’il s’agissait d’un
évènement heureux pour toi.
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