« Devine
qui j’ai vu ?
…
Tu ne devineras jamais !
…
Mais oui... tu devineras !
…
Enfin, si tu me poses des questions.
Mais attention, je ne te répondrais que par OUI ou par NON.
…
Alors, t’as une idée ou pas ?
Va-y, pose des questions, j’te dis.
T’façons, tu n’trouveras jamais !
…
Tu connais ses potes,
Allez… j’t’en donne deux ou trois.
J’t’en donne pas trop, sinon, tu vas tout d’suite trouver
qui c’est.
D’toutes façons, ce sont aussi nos potes, donc …
…
…
Il était au square…
Tu sais, près des terrains d’tennis et du club house.
Pas loin du parc de jeux pour les mômes.
Comm’d’hab quoi !
…
En plus, il était là, tranquille, avec sa maîtresse.
…
Ouais, il a une maîtresse !
C’est fou non ?
Moi qui l’avait toujours vu qu’avec ses potes…
Ou avec nous.
Après tout, c’est aussi nous ses potes, non ?
…
On est ses potes OUI ou NON ?
…
Et moi qui croyais qu’il ne regardait que moi.
Il ne regardait que moi non, … Avant ?
Ben dis le toi, qu’il ne regardait que moi !
…
Mais oui, tu m’l’disais toujours :
« Il n’a d’yeux que pour toi Mao ! ».
« Il est pour qui Mao, pour qui, pour Xyla ?
On va voir qui ? Il est où Mao… ? » que tu m’chantais.
…
Oh, tu peux l’dire tu sais…
J’sais bien qu’il te plait aussi !
J’te connais bien tu sais !
On s’connaît depuis longtemps maintenant.
…
Ouais, il ne regardait que moi !
C’est dingue, j’suis sûr qu’il n’se doute de rien !
Il n’sait pas que j’sais !
Que j’les ai vu.
Lui et sa maîtresse.
…
…
Le nombre de fois où on s’est r’trouvé que lui et moi,
Toujours au parc.
Les supers parties de jeu de balle qu’on s’faisait !
Trop cool le mec…
…
Et quand j’l’attrapais,
Je l’tenais bien fort,
J’le plaquais contre moi,
Et j’lui glissais un p’tit mot doux à l’oreille.
…
J’lui ai même mordillé les oreilles,
A la romantique.
« Style Insoumise, …
Mais à toi tout de même ! »
Juste pour lui dire que j’le kiff quoi !
…
Et les fois où on s’couraient après,
Où j’lui attrapais les pieds pour l’immobiliser.
En mode « Je t’aime, tu m’aimes, tu m’appartiens ! » !
Trop romantique !
…
…
Le salop, il me trompe !
Et avec cette femme en plus !
J’la connais bien elle aussi.
On est copine. Enfin, j’croyais.
…
On avait même partagé des bonbecs, un jour.
J’l’ai écoutée, elle me parlait gentiment en plus.
J’pensais pas qu’elle pouvait être sa maîtresse !
…
Mais oui, c’est ça maîtresse j’te dis !
…
Il s’embrassait,
Se disaient des mots doux,
Se caressaient même !
…
J’les ai vu comme j’te vois, là !
Ils n’se cachaient pas en plus !
Devant tout le monde,
Sans retenu !
Et j’te papouille par-ci, et j’te papouille par-là !
Ecoeurant !
…
Y’en avait que pour elle.
…
J’l’ai appelé pourtant !
Et fort en plus.
J’suis certaine qu’il m’a entendu.
…
D’ailleurs, il m’a regardé, comme ça, vite fait !
Juste un p’tit coup d’œil,
Rien de plus, le sagouin !
…
Dédaigneux !
Limite de l’incorrection.
…
Goujat le mec !
…
C’est fou c’qu’il était différent avec elle !
Incroyable, l’excitation à son comble !
…
Parfois même, il courrait dans tous les sens, sans raison,
comme ça.
Excité j’te dis !
A courir après je n’sais qui, je n’sais quoi.
…
Il chantait aussi !
Il chante bien le salopard !
Quelle puissance dans sa voix.
Quel organe !
Tu m’étonnes qu’elle doit se sentir bien avec lui !
…
On s’sent toujours bien avec lui !
Dans ses bras puissants…
Et t’as vu son torse,
Quel torse !
…
Et son odeur ! Ouaaaah.
Son odeur de Pain d’épice.
C’est sûrement son parfum,
Un truc de dingue, j’adore son parfum.
…
Et même sa manière de s’habiller,
Toujours le même look,
Mais toujours trop Stylé le sweet marron fauve rayé noir.
…
Avec ses pompes blanches,
Ça fait trop bien !
…
D’toutes façons, j’l’ai dans la peau le Mao.
Il n’a pas intérêt d’aller voir ailleurs !
Mao, ça sonne qu’avec Xyla !
Ça n’rime qu’avec moi et c’est tout !
…
Et puis j’suis pas mal non ?
J’crois qu’il aime ma longue robe blanche et noire,
Qui me tombe jusqu’aux pieds.
Tu sais, celle que je met tout l’temps lorsque je sais que
j’vais le voir.
…
J’suis tout à fait son type de femme.
Longitudinale, mais pas trop élancée,
Un poils de muscles, mais pas trop ‘‘Bonhomme’’.
Vive et tenace.
J’crois qu’il aime ça !
…
Et puis, il aime les sportives,
J’le sais, ça s’voit !
J’cours vite moi, j’ai d’l’endurance,
J’sais lui tenir tête…
Il aime, j’le sais !
…
Même l’autre jour, lorsqu’il m’a r’vu avec mon maquillage
permanent,
Il m’l’a dit qu’j’étais belle.
…
Fard à paupières noir,
Façon Gothique…
Il apprécie mes ongles noirs sur mes mains blanches.
Mon collier rose pour faire ressortir ma peau crayeuse.
…
J’suis son genre de femme.
J’en suis certaine !
…
…
Mais pourquoi donc a t-il besoin d’aller voir
ailleurs ?
Pourquoi ?
Parce qu’on n’se voit pas assez ?
…
J’peux pas être toujours avec lui moi !
J’ai d’autres obligations :
Les gosses, toujours sous les yeux,
La maison à garder,
Les chats à surveiller,
Les jouets à ranger,
Et un peu de temps libre,
Juste que pour moi.
…
En plus, j’suis pas véhiculé moi,
Il sait que je viens à pieds juste pour le voir,
Il sait tous les efforts que j’fais pour lui !
…
J’fais gaffe à n’pas trop m’salir,
J’fais attention à ma ligne,
J’mange équilibré,
Footing et compagnie.
…
J’l’attends lorsqu’il n’est pas encore là.
J’trouve des subterfuges pour rester en l’attendant,
J’refuse de rentrer lorsque c’est l’heure.
…
…
C’n’est pas toujours facile de s’arc-bouter au sol,
Pour résister à la tension de la laisse à mon harnais,
Si solidement attaché sous mon poitrail.
…
Et puis, il sait que j’n’aime pas refuser à mon maître,
Les ordres qu’il me donne.
C’est si intimidant la façon dont il me parle.
…
Ah, lui aussi, on peut dire que j’l’aime.
Sa voix si mélodieuse parfois,
Mais si résolue.
…
Moi j’peux dire que j’lui serais fidèle.
Je sais combien il tient à moi, lui !
…
Après tout,
J’suis la fifille à son papaille !
…
…
Pas facile la vie de chienne !»
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