LE NARRATEUR. J’ai une bonne nouvelle :
l’orchestre régional de Bretagne organise une audition pour recruter un premier
violon.
TIMOTHEE. L’oreille collée à une lourde porte en
chêne, j’écoute avec angoisse le troisième concerto de Mozart en sol majeur. Je
guette les fausses notes et je me réjouis à la moindre erreur de rythme ou de
justesse. Quand un passage me semble particulièrement réussi, j’essaie de me
rassurer en me disant que les imperfections sont gommées ou du moins étouffées
par l’épaisseur du bois et que la prestation paraît sans doute meilleure
qu’elle ne l’est en réalité. J’ai joué en premier et pour une fois, j’ai
l’impression de m’en être plutôt bien sorti. Le jury a demandé aux candidats de
se placer derrière un paravent, afin de garantir notre anonymat. Cette
disposition, de plus en plus fréquente dans les concours de haut niveau, permet
d’éviter le favoritisme, mais aussi les discriminations envers les Noirs, les
Arabes, les femmes, les roux, les moches, les tatoués... Cette situation est
aussi plus confortable pour les candidats. La
dernière fois que j’ai participé à un concours de ce genre, j’étais très
anxieux. Il n’y avait pas de paravent, et pendant toute ma prestation, les
membres du jury m’ont regardé fixement
par-dessus leurs lunettes d’un air
outré. Je n’ai pas réussi à empêcher mes mains de trembler et j’ai oublié un
dièse à la mesure trente-sept du sixième concerto de Vivaldi. Ma prestation
était tellement minable qu’un des membres du jury a eu pitié de moi et a pris
la peine de me donner quelques conseils techniques. Trois mois après cet échec cuisant, j’ai
pris mon courage à deux mains et j’ai décidé de m’inscrire au concours organisé
par l’orchestre régional de Bretagne, concours qui vise à recruter deux
violonistes, dont un premier violon.
Le
jury termine les délibérations et le verdict tombe. Ce n’est pas moi qui
ai obtenu la place de premier violon. Mais je suis pris dans l’orchestre !
J’aurai enfin le statut, la reconnaissance et le salaire réservés aux grands
musiciens ! Jusque là, en tant qu’intermittent du spectacle, j’étais
contraint d’accepter toutes les offres d’emploi, même les plus dégradantes :
participer à un obscur opéra semi-amateur, égrener des valses pendant les
mariages et les réceptions mondaines, jouer l’air de « joyeux
anniversaire » à des goûters d’enfants en supportant les moqueries d’un
clown ridicule… Cette période sombre de ma vie est enfin révolue. Dès la
première répétition, je me sens parfaitement à l’aise avec mes collègues.
Lorsque je fais une erreur, ils m’adressent un sourire indulgent ou un clin
d’œil complice. Mon entourage ne me perçoit plus comme un idéaliste, un
rêveur ou un parasite.
Parfois,
je me surprends à rêver que je pourrais devenir premier violon et bénéficier de
tous les honneurs liés à cette place tant convoitée : donner le
« la » aux autres musiciens, jouer les solos, diriger le pupitre le
plus important, être l’interlocuteur principal du chef d’orchestre, recevoir un
bouquet de fleurs à la fin de chaque concert… Au fond, cette réussite a un goût
d’inachevé.
LUDIVINE. Les étudiants en musicologie sont
vraiment insupportables. Ils s’imaginent que leur présence dans les rayons de
la Rose Mystique les transforme comme par magie en artistes prometteurs ou en
brillants intellectuels. Ils achètent des livres qu’ils ne liront pas - ou
seulement la quatrième de couverture, mais qu’ils pourront exhiber fièrement
dans leur bibliothèque. Et quand ils me posent une question sur l’emplacement
d’un ouvrage forcément rare et complexe, ils me regardent avec un mélange de
condescendance et de pitié.
Ma
présence derrière la caisse de la Rose Mystique est le résultat d’une terrible
méprise sur mon sort. J’ai tenté plusieurs fois le concours d’entrée du
Conservatoire national supérieur de musique afin de devenir clarinettiste
professionnelle. J’ai dû renoncer car à vingt-quatre ans, je suis déjà trop
vieille. Comme je n’ai pas réussi à obtenir le statut d’intermittente du
spectacle, je me suis résignée à accepter un petit boulot de vendeuse. Mais
cette situation est provisoire. Je continue à suivre des cours au conservatoire
municipal de Rennes et à jouer dans différents ensembles d’amateurs, dans
l’espoir qu’un jour mon talent soit remarqué par un grand chef d’orchestre.
Cela
fait quelques mois que je sors avec un violoniste. On s’est rencontrés à la
Rose Mystique. Il cherchait un livre sur la musique traditionnelle bretonne. Il
hésitait entre différents ouvrages, et il a eu la gentillesse de me demander
mon avis. On parle de musique, de politique et de zététique, et il nous arrive
aussi de jouer quelques arrangements pour violon et clarinette. Quand il
effleure les cordes de son instrument, j’ai l’impression que c’est sur mes
nerfs que l’archet glisse et je ressens un plaisir subtil et profond envahir
tout mon être. La musique est le langage de l’âme, et la sienne atteint
directement mon cœur, au-delà des mots. J’admire sa main gauche qui se déplace
avec vivacité sur le manche de l’instrument, et sa main droite qui manie
l’archet avec délicatesse et légèreté. Timothée incarne mon idéal de vie le
plus élevé, car il exerce le métier dont je rêve depuis l’enfance. Notre
relation est une évasion hors de la médiocrité de mon quotidien, un passage
vers un monde merveilleux, un trait d’union entre la vie réelle et la vie
rêvée.
SID-ALI.
Cela fait bientôt un mois que j’ai intégré l’orchestre régional de
Bretagne, mais je me sens toujours anxieux au moment de donner le
« la ». J’ai l’impression désagréable de ne pas être à la hauteur de
la mission qui m’a été confiée. Je dois avouer que mon statut n’est pas
entièrement légitime... Je suis le fils caché du chef d’orchestre, issu de sa
liaison extra-conjugale avec une flûtiste algérienne pendant une tournée au
Maghreb, et il désirait me voir à ses côtés. Je me suis inscrit au concours d’entrée
de l’orchestre de Bretagne et nous avons mis au point un stratagème ingénieux
afin qu’il puisse reconnaître ma prestation parmi celles des autres candidats
et m’attribuer la note maximale. Nous avons convenu que lors de mon
interprétation du troisième concerto de Mozart, je prolongerais
l’avant-dernière note pendant quelques secondes. Ce rubato inhabituel ne semble
pas avoir éveillé les soupçons du jury. Mais j’ai l’impression que les
musiciens se doutent de quelque chose. Peu d’entre eux ont cherché à faire ma
connaissance, et certains m’ignorent ouvertement.
Après
une série de concerts à Rennes, la mairie organise un buffet pour nous
remercier. Les musiciens sont des êtres grégaires : leur tendance
naturelle est de rester auprès des personnes jouant d’un instrument plus ou
moins semblable au leur. Par exemple, les violonistes fréquentent de préférence
des altistes, des violoncellistes et à la rigueur des contrebassistes. Mais
pendant les buffets, certains musiciens s’aventurent en dehors de leur famille
d’instruments (cordes, bois, cuivres ou percussions). Les groupes se mélangent.
On évoque les petits ratés, qui sont bien sûr passés totalement inaperçus
auprès du public, on félicite le chef. Chacun se sent fier et heureux d’avoir
contribué à la performance collective. Certains musiciens sont à l’affut d’une
discussion dans laquelle ils pourraient mettre en valeur leur culture ou leur
sens de l’humour, voire les deux en même temps, par exemple en faisant une
blague « musicale » dont le sens serait inaccessible aux profanes. Ce
soir, je suis loin d’avoir de telles ambitions. J’aimerais simplement trouver
quelqu’un qui accepte ma compagnie. Je tente de me joindre à un groupe de
cuivres, qui ont la réputation d’être des personnes un peu rustres mais ouvertes
et chaleureuses. Lorsque je m’approche, le cercle s’écarte poliment pour me
laisser une place, mais mon arrivée est suivie par un silence gêné de plusieurs
secondes. Un trompettiste lance alors une blague de cuivres incompréhensible
pour un instrument à cordes. Tout le monde rit sauf moi, et personne ne prend
la peine de m’expliquer la plaisanterie. J’aurais encore préféré entendre une
blague de cul. Très mal à l’aise, je recule de quelques pas. C’est à ce
moment-là que j’aperçois une jeune femme qui paraît seule comme moi. Elle n’a
pas la tenue noire et blanche des musiciens, mais elle n’a pas non plus l’air
d’être une pique-assiette, un de ces spectateurs sans gêne qui s’incrustent
dans les buffets pour picorer gratuitement des gâteaux et des petits fours. Je
trouve une excuse pour engager la conversation et nous échangeons quelques
banalités. Puis elle m’avoue que c’est la première fois qu’elle assiste à un
concert de musique classique, et qu’elle a été très impressionnée par ma
prestation. Je suis un peu gêné, mais surtout très flatté. Nous discutons avec
animation pendant toute la soirée, sous le regard intrigué des autres
musiciens. Puis nous nous revoyons quelques jours plus tard.
Notre
attirance mutuelle a la naïveté et la spontanéité des amours adolescentes. Je
n’ai pas besoin d’élaborer des stratégies épuisantes, d’instaurer une distance
factice, de dissimuler mes sentiments ou de mentir sur ce que je suis
réellement pour la séduire et la retenir près de moi. Ce qui me ravit le plus,
c’est qu’elle adore m’écouter jouer du violon. La vie me paraît soudain plus
belle et plus facile. Mes collègues musiciens me semblent beaucoup plus
sympathiques. J’ai peut-être fait preuve de paranoïa en me persuadant qu’ils me
méprisaient.
Malheureusement,
cette situation idyllique ne fut qu’une parenthèse enchantée. Un mardi soir,
dans la salle de répétition, j’ai le sentiment que mes collègues m’observent du
coin de l’œil. Les cordes se taisent lorsque je m’approche, un sourire
méprisant sur les lèvres. Les cuivres et les percussions, qui sont déjà
installés devant leurs pupitres, chuchotent et me regardent sans aucune
discrétion. J’entends même quelques ricanements du côté des cornistes. Mal à
l’aise, j’ouvre la boîte de mon violon et sors mon instrument. C’est alors que
j’aperçois le journal Diapason
négligemment posé sur la boîte d’un violoncelle, avec en première page, ce
titre intriguant : « SCANDALE DANS L’ORCHESTRE DE BRETAGNE ». Je
m’empare du journal et je l’ouvre à la page « people ». Horrifié,
j’apprends que mon lien de filiation avec le chef d’orchestre a été découvert.
Et les journalistes insinuent que j’ai probablement triché au concours, avec la
complicité de mon père... Ils citent même le témoignage anonyme d’un membre de
l’orchestre qui assure que mon niveau serait médiocre ! Dévoré par la
honte, mon violon à la main, je rejoins mon pupitre d’un pas mal assuré. Sans
regarder mon père et les autres musiciens, je saisis mon archet d’une main
tremblante et donne le « la ». Au lieu d’émettre comme d’habitude un
son pur et limpide, mon violon pousse un cri déchirant qui fait sursauter les
violoncellistes au premier rang.
Le soir
même, après une brève entrevue avec mon père, j’écris ma lettre de démission.
Je n’ai pas le choix : je dois préserver la réputation de mon père et
celle de l’orchestre. Quant à moi, ma carrière est fichue. Je suis désormais le
« fils de », celui qui a profité injustement de la réussite
paternelle, celui qui a triché à un concours, celui qui a volé la place d’un
autre. Atterré, je songe que je vais sans doute devoir changer de métier. Au
moins, je pourrai toujours jouer du violon pour moi et pour mon amie. Maigre
consolation. Comment se passer des applaudissements du public ? J’apprends
que c’est Timothée qui va devenir premier violon à ma place. L’injustice est
enfin réparée… Pendant plusieurs semaines, je vis reclus dans mon
appartement, à me morfondre sur mon sort. Un soir, je me décide à sortir pour
prendre l’air et me changer les idées. Une fois dans la rue, j’ai la nette impression
que les passants me dévisagent, se retournent sur mon passage et se moquent de
moi. Aucun doute, ils sont tous abonnés à Diapason !
Tout à coup, le sol se dérobe sous mes pieds. J’entends des cris, qui me
paraissent de plus en plus lointains et irréels, au fur et à mesure que je
sombre dans l’inconscience.
Le
lendemain, je me réveille sur un lit d’hôpital avec un horrible mal de crâne,
la main gauche entourée d’un gros bandage ensanglanté. La porte s’ouvre. Un
médecin entre dans la pièce et s’avance vers moi. Il m’explique que j’ai été
agressé par un homme cagoulé... Après m’avoir assommé et roué de coups, le
mystérieux inconnu m’a volé mon portefeuille. Mon bras gauche et mes deux mains
ont été fracturés en plusieurs endroits ! Mon auriculaire a été complètement
écrasé ! Je ne pourrai pas rejouer avant longtemps, et ma main gauche ne
retrouvera jamais sa souplesse et son agilité, mes doigts resteront raides et
fragiles... Je ferme les yeux, terrassé par cette nouvelle. J’ai déjà perdu mon
métier et mon honneur, et voilà que je viens de perdre ma raison de
vivre ! Mon existence n’a plus aucun sens désormais. Je n’ai jamais été
doué en rien, sauf pour le violon. Je n’aime pas lire. Les films m’ennuient.
Même quand j’écoute de la musique, je me lasse vite et mes doigts me démangent.
Jouer du violon est ma seule passion. Comment vais-je occuper mes journées, mes
soirées, mes nuits, ma vie toute entière ? Quand j’ouvre les yeux, le
médecin est parti et mon amie se tient sur le seuil de la porte, l’air anxieux.
Elle s’approche du lit : « j’ai appris la nouvelle… je suis désolée…
c’est terrible ». Puis elle ajoute, sur un ton solennel :
« Sid-Ali, il faut que je te dise. Depuis qu’il y a eu cette horrible
accusation, tu n’es plus toi-même. Tu es irascible, colérique, tu commences à
me faire peur. Je préfère qu’on arrête de se voir ». Je n’en reviens pas.
Comment ose-t-elle me quitter maintenant, alors que je suis presque à
l’agonie ? Sans mon violon, je ne suis donc plus rien pour elle ! Je
m’effondre sur mon lit, au bord de l’évanouissement, complètement anéanti par
ce nouveau coup du sort.
LAURA. Je sors de l’hôpital de Pontchaillou, sans
jeter un regard en arrière, et je me dirige avec précipitation vers la station
de bus la plus proche. Sid-Ali avait l’air vraiment mal en point. Mais je
chasse vite de mon esprit l’image de sa main blessée et de son visage torturé.
Il n’y a pas de temps à perdre, Timothée joue une symphonie de Brahms sur la
place de l’hôtel de ville dans un peu moins d’une heure.
J’assiste
à tous ses concerts, non pas pour écouter la musique, qui m’ennuie
profondément, mais pour observer avec attention l’extase des spectateurs. Une
parcelle de sa gloire rejaillit sur moi. En réalité, il y a toujours quelques
personnes qui somnolent pendant les concerts de musique classique, mais je
détourne vite le regard pour partir en quête d’un visage passionné, que je
scrute avec avidité. Timothée l’ignore, mais c’est en partie grâce à moi que
qu’il est passé du statut de violoniste lambda à celui de jeune prodige de la
musique.
Un soir,
j’ai décidé d’aller rejoindre Timothée dans les coulisses. La mairie avait
organisé un buffet pour les musiciens. Je l’ai aperçu tout de suite : il
était en grande conversation avec une jolie musicienne. J’ai fait quelques pas
dans leur direction, mais il m’a ignorée ouvertement. Je sais bien qu’il voit
d’autres filles, et cela ne me dérange pas, au contraire. Je suis flattée de
savoir qu’il est convoité, désiré, aimé par d’autres. Cela me conforte dans mon
choix. J’ai entièrement confiance en lui et en son amour, un amour pur qui
transcende les rapports physiques. Alors que j’observais Timothée du coin de
l’oeil, un musicien a entrepris de me draguer avec maladresse. A ma grande
surprise, je me suis aperçue que cet homme était… le premier violon !
Quelques jours plus tard, sans grande conviction, j’ai cédé à ses avances. Il
m’a alors appris qu’il était le fils du chef d’orchestre, tout en me faisant
promettre de garder le secret. Incroyable ! Le chef d’orchestre a une aura
divine, je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse avoir une sexualité et une
descendance. Sid-Ali m’a avoué que ce dernier l’avait « aidé » à
intégrer l’orchestre... Mais alors, cela signifiait que Sid-Ali avait pris la
place de Timothée ! Le soir même, j’ai appelé le magazine Diapason. Les journalistes m’ont écouté
avec la plus grande attention : rien n’est plus jouissif que de faire
déchoir une étoile. Quelques semaines plus tard, Sid-Ali a été victime d’une
terrible agression. Ses mains, qu’il posait sur mon corps avec un mélange de
tendresse et d’avidité, comme sur le bois de son violon, ont été meurtries,
brisées en plusieurs endroits. J’ai un peu de peine pour lui, mais au moins, à
présent, une chose est sûre : il ne fera plus jamais de l’ombre à Timothée.
EPILOGUE. Après une série de concerts particulièrement réussis, la mairie
de Rennes organise un buffet pour remercier les musiciens. Timothée déteste les
buffets. Tout le monde parle, se réjouit et s’agite autour de lui. Quelques
spectateurs se sont introduits en douce pour féliciter les musiciens, mais
personne ne s’intéresse à lui. Les violons sont tellement nombreux qu’il est
difficile de sortir de l’anonymat, à moins d’être premier violon, et il n’a pas
cette chance. Une fois de plus, Sid-Ali et Ludivine ont les faveurs du public.
Timothée ne supporte plus leur présence. Un petit groupe d’admirateurs se
presse autour d’eux pour leur demander des autographes. Les deux musiciens se
sont rencontrés au conservatoire national de Paris, et depuis ils ne se
quittent plus. Sid-Ali a intégré l’orchestre en même temps que Timothée. Grâce
à une prestation brillante qui a impressionné le jury, il a obtenu la place de
premier violon. Dès qu’elle en a eu l’occasion, Ludivine a rejoint Sid-Ali au
sein de l’orchestre. Timothée a tout de suite été séduit par sa beauté et par
son talent. Mais elle ne lui a jamais prêté la moindre attention. La jolie
clarinettiste jouit d’une solide réputation dans le milieu de la musique
classique. Il y a quelques semaines, le magazine Diapason a même dressé un portrait élogieux de la jeune fille à la
page « jeune talent ». Après
avoir mangé une chips à la crevette et bu quelques verres de champagne,
Timothée décide de rentrer chez lui, triste et abattu. Laura, sa petite amie,
dort déjà. Elle n’a pas voulu venir au concert. De toute façon, elle ne s’est
jamais intéressée à la musique. Timothée tourne en rond dans sa chambre, un peu
ivre, tentant vainement de chasser de son esprit l’image du couple rayonnant.
Il finit par s’asseoir à son bureau. Il ouvre son cahier de musique, il saisit
son crayon, et sur la première portée, il écrit ces mots : « J’ai une
bonne nouvelle. L’orchestre de Bretagne organise une audition pour recruter un
premier violon ».
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