« Sil vous plaît, une place pour … ». Mais nom d’un chien ou est passé mon portefeuille ? Je me tâte avec frénésie. La queue devant la caisse du cinéma frémit d’impatience. Mon porte monnaie contient heureusement l’appoint. A un poil prêt.
Vérification des poches internes, blouson, jean … Rien. Bon c’est certain je me le suis fait dérober dans la file d’attente. Je l’avais bien en partant ? Un doute m’effleure.
Le film se déroule que pour les autres, c’est toi qui te le fait ton propre cinéma, d’angoisse. Dois-je sortir faire opposition à ma carte bancaire ? De suite ? Ce serait plus prudent. Avec mon adresse, un complice est peut être déjà en train de me cambrioler. Il a 1 h 35 pour cela d’après le programme. Que contient il d’indispensable ? Tout. Tout pour bloquer ton identité, te la faire usurper, passer pour un escroc. Des tas de problèmes à venir. A pleurer sur ton avenir proche. Compromis. "Faut l'être ..." pour se faire détrousser.
Le permis de conduire datant de 1959, fallait de toute façon le refaire. Mon argent ? Cent vingt, cent trente euros en gros, tirés au distributeur justement pour ce circuit. Oui, il faut dire que « cinéma – tabac – traiteur chinois » sont prévus dans la foulée de cet après midi tristounet. Ma carte bleue, jaune « gold » en l’occurrence va connaître une utilisation forcenée.
Encore heureux que mon code ne soit pas noté, dedans, en « pense bête ».
L’inquiétude commence à me flanquer des vapeurs. Je me tortille. « Debout, on y va ! » je jaillis pour me rasseoir aussitôt.
Un voisin cinéphile, de circonstance, me regarde drôlement, vaguement inquiet de la présence d’un supposé tueur en série psychopathe névrosé, hors contrôle, comme sur l’écran. Est-il armé ? Doit-il s’interroger ... en changeant de place.
Mes papiers de voiture ! Encore que duplicata ou non en poche, je n’ai pas le faciès du délinquant potentiel. Quoique … ?
Comment me rendre après demain à une conférence, sans papier pour justifier mon accréditation à pénétrer en ces lieux surveillés ? Appeler un ami qui va se gausser « alors vieille branche tu n’es même plus capable de gérer ton porte feuilles ! » ? « La dernière fois que je te l’ai vu sortir, il contenait encore des assignats ! » (rires). Au dessus de mes forces, ses farces.
Coupons court et rentrons vérifier en passant la maison au peigne fin. Pas sur la table de nuit, pas sous le lit, pas dans d’autres poches, rien dans le creux du fauteuil, du canapé. Refaisons tout « bien » comme avant de partir. Dans l’ordre. Méthodique. Scrupuleux …
Longtemps après, à genoux, l’objet égaré est retrouvé sur la moquette. Où ? Derrière la cuvette des W.C. Il avait glissé de ma poche arrière le pantalon « accordéonné ».
Heureux d’avoir retrouvé les papiers. Nécessaires sur l’instant, au moment de sa perte ? Non, ceux d’identité … moins molletonnés.
LEGER Michel (Breuillet)
LEGER Michel (Breuillet)
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