Le jeune homme pénétra à l’intérieur du bar dansant avec une démarche assurée. Il lança un regard vers la piste avant de s’installer au comptoir. Sa beauté ne passait pas inaperçue, déjà quelques yeux un peu trop maquillés s’étaient tournés vers lui. Il faisait semblant de ne pas s’en rendre compte et aussi, il commanda une bière au barman dont les yeux s’étaient attardés quelques secondes sur son visage angélique. Rapidement une jeune femme curieuse et spontanée s’asseyait à côté de lui avec un sourire charmeur pour l’aborder.
-Salut, je ne t’ai jamais vu ici
-Normal, c’est la première fois
-Emily, dit-elle en lui présentant sa main
-Adam, répondit le jeune homme en plongeant ses yeux transperçant dans les siens
Ils discutèrent, buvèrent, commencèrent à se frôler, se toucher jusqu’à ce que l’apollon dont l’orgueil était comblé pose une main sur sa cuisse et lui chuchote quelque chose à l’oreille. Ils s’éclipsèrent ensuite à l’extérieur dans une ruelle sombre. La jeune femme s’abandonna à ses baisers, c’est ce qu’elle cherchait depuis le début après tout.
-Tu pourrais m’appeler Eve, lui souffla-t-elle
Comme pour répondre à cette remarque Adam plaqua ses deux mains sur la gorge de la femme. Elle suffoqua, tenta de se débattre, de crier ,mais son petit corps était trop faible face au visage machiavélique qui se tenait désormais devant elle. Il serra sa gorge de plus en plus fort jusqu’à ce qu’elle ne tente plus aucun mouvement. Alors que son corps glissait lentement sur le sol, le jeune homme s’éloignait déjà sans regret, ni peur. Ses traits redevinrent fins, son visage retrouva sa beauté idyllique. C’était ainsi à chaque fois que procédait le bel Adam.
Dès le lendemain l’affaire était à la une: Une femme étranglée. Déjà la police se penchait sur le meurtrier. C’était la troisième victime retrouvée et assassinée dans les mêmes circonstances. Les femmes n’étaient pas choisies au hasard, elles étaient toutes jeunes avec une longue chevelure blonde, à croire que le responsable était un véritable psychopathe, à moins qu’il ne prenne un malin plaisir à laisser sa signature. Cela ne faisait aucun doute, c’était le résultat d’un tueur en série qu’il fallait immédiatement arrêter. Les gens n’étaient plus tranquilles, ils se pressaient dans les rues, jetaient des coups d’œils derrière eux et évitaient de sortir le soir.
-T’as entendu parler de cet affaire de meurtre ?
-C’est dans tous les journaux
-Ouai, Cathy se sent épiée, elle n’ose même plus sortir, j’espère que les flic l’attraperont vite ce salaud.
Deux semaines plus tard, une nouvelle femme blonde fut retrouvée morte dans un coin de rue avec des traces portées à son cou. Mais ce soir-là, lorsqu’Adam rentrait sereinement à son appartement après avoir fait une nouvelle victime, il fut témoin d’une terrible surprise. Sur le mur de la pièce principale, en lettres rouges sang capitales se dressait une phrase : Je sais ce que tu as fais. Meurtrier. Adam tourna en rond paniqué pendant plus d’une heure dans son appartement. Le jeune homme s’appuya finalement contre le lavabo de la salle de bains comme si toute l’inquiétude qu’il éprouvait s’abattait sur lui d’un seul coup. Il releva lentement son visage vers le miroir et s'observa. Il était parfait, personne ne pouvait lui résister. Adam allait bientôt faire taire le voyeur qui s'amusait à le tourmenter, on essayait simplement de lui faire peur. Il baissa les yeux sur ses mains, sa peau était blanche, lisse, d'un éclat parfait. Adam retourna ses paumes, une expression terrifiante déforma alors sa figure. Avec stupeur il caressa l'une de ses mains comme une chose fragile, elles étaient devenus ridés.
La peur n'eut pas le temps de l'envahir d'avantage car on sonna à son appartement. Surpris, Adam se dirigea pour ouvrir la porte mais personne ne se tenait devant lui. Ses traits devinrent tendus tandis qu'une ombre fluide et silencieuse s'engouffrait dans son appartement. Le jeune homme jeta un coup d'œil dans la cage d'escalier puis se résigna à refermer la porte. Lorsqu'il se retourna Adam étouffa un cri d'horreur. Un homme se tenait juste devant lui, il portait un masque blanc orné de minuscules diamants tout droit sorti d'un carnaval. Paralysé, il n'osa plus faire un geste. L'étranger effleura ses lèvres d'un doigt comme pour l'encourager à se taire, puis avec un geste très lent il retira son masque pour lui faire découvrir son visage. Adam sursauta de stupeur, les yeux exorbités. Devant lui se tenait sa propre personne mais avec un visage craquelé, froid et sec d'un vieillard centenaire.
-Te voila tel que tu es, monstre.
Le vieux porta ensuite sa main au visage du jeune homme et lui transmit ainsi sa cruelle laideur qui n'était autre que le reflet de sa véritable nature.
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