vendredi 11 mai 2018

46, rue Meslay


Souriez… ! La Russie est un beau pays, un peu froid en cette saison, je vous l’accorde mon cher Létourneau. Et puis voici une nouvelle occasion qui se présente à vous de mettre un terme aux vols de George Sand ! Ainsi s’exprima le commissaire divisionnaire.
Le commissaire Létourneau, trente deux-ans, marié sans enfant faisait partie de la police depuis neuf ans maintenant. Son épouse, Linda, violoncelliste de l’Orchestre National de Genève et lui habitaient un appartement rue Meslay à Paris. Policier émérite, ayant démêlé nombre d’affaires complexes, ses supérieurs lui confiaient celles demandant réflexion, tact et bien souvent diplomatie. Ces enquêtes l’emmenaient fréquemment en dehors de l’hexagone, pour des périodes plus ou moins longues. L’Orchestre de son épouse, de renommé internationale, se produisait sur toutes les scènes du monde. Ainsi, le plus souvent, se croisaient-ils, lui entre deux enquêtes, elles entre deux représentations et ne se retrouvaient que deux ou trois jours par mois tout au plus.
George Sand. Bien sûr que le commissaire Létourneau voulait le « serrer » comme on dit dans le jargon. Cela faisait maintenant près d’un an que ce voleur, aussi intelligent qu’insaisissable, narguait la police de plusieurs pays commettant ses méfaits au nez et à la barbe de tous. Mystérieux vol à l’Hôtel Régence titrait un journal parisien en Août  2017. L’article relatait le vol d’un œuf Fabergé d’une valeur avoisinant les cent mille euros, appartenant à un Prince Saoudien. L’article notait qu’aucune trace d’effraction n’avait été relevé, que les hommes du Prince chargés de sa sécurité n’avaient strictement rien vu et, fait troublant, une carte remplaçait l’œuf portant l’inscription Lélia. Culotté, en plus, le voleur laissait sa carte de visite ! Afin de prévenir tout incident diplomatique, le quai d’Orsay fut aussitôt alerté par le ministre de l’intérieur en personne, lui enjoignant de traiter cette affaire séance tenante avec toute la diplomatie nécessaire. Bien sûr, le ministre devait être informé, heure par heure de l’avancée des investigations. C’est ainsi que le commissaire Létourneau fut dépêché sur place. Tout le personnel de l’hôtel fut interrogé, du directeur au groom, la liste des clients présents au moment des faits étudiée avec une rare minutie, les enregistrements des caméras de surveillance de l’hôtel et alentours visionnés à maintes reprises par des inspecteurs différents. Tout les habitants proches interrogés, jusqu’aux agents municipaux chargés du nettoyage des rues. Le Prince ne fut questionné, avec tact, que par le commissaire en personne dans sa suite. Ce dernier se portant garant de ses hommes, ces derniers ne furent pas interrogés. Toutes les analyses de la police scientifique ne donnèrent rien.
Le commissaire Létourneau, comme à son habitude, ne ménagea pas sa peine. Il se rappela le cambrioleur Marius Jacob, étudié à l’école de police, qui, au début du XXème siècle, signait lui aussi ses méfaits en laissant une carte signée Attila. Mais il n’en ressortit rien, si ce n’est qu’il trouva Lélia plus joli. L’enquête dura plusieurs mois, jusqu’à ce qu’un nouveau vol, sur le même modus operandi, ne soit commis en Italie cette fois. Le Quai d’Orsay vit un intérêt à envoyer le commissaire sur place pour faire profiter les policiers italiens de son analyse issue du premier vol. Létourneau s’envola donc pour Venise. Son homologue italien lui fit un rapport circonstancié du vol. Le larcin eut lieu en pleine journée, dans la chambre du couple pendant que ce dernier, en voyage de noce, roucoulait sur une gondole, profitant de la fraîcheur qu’apportaient les canaux étroits et sinueux de la ville encadrés par de hautes façades aux couleurs chatoyantes. Cette fois ci, c’est un diamant qui fut dérobé, propriété d’un riche éleveur Texan, qui devait l’offrir à sa jeune épouse lors du voyage. En lieu et place, les policiers trouvèrent à nouveau une carte avec le prénom  Jeanne en guise de signature. Là encore, l’enquête italienne ne révéla aucune effraction, le personnel interrogé l’enquête de voisinage ne donna rien non plus tout comme aucune empreinte ne fut relevée. Létourneau demanda pourtant au Texan pourquoi ne pas avoir mis ce diamant en sécurité dans le coffre que l’hôtel mettait gracieusement à disposition des clients. Il lui répondit en français avec un effroyable accent :
-          Avec ça, je suis plus sûr ! brandissant ce qui semblait être un colt du tiroir de sa table de nuit.
Incroyable ces Américains. Il faudrait qu’ils comprennent que le Far-West est terminé se dit-il, un sourire aux lèvres.
Cependant, Létourneau tint à visionner les caméras de surveillance lui-même. Après quelques heures de visionnage, il vit sortir le couple d’américains de l’hôtel depuis la caméra installée dans le hall. Il remarqua alors, une femme assise au bar, vêtue d’une longue robe et couverte d’un foulard enveloppant sa chevelure et retombant sur ses épaules. Cette femme quitta le bar pour se diriger, vraisemblablement vers sa chambre. Le commissaire voulu s’en assurer et par le jeu des enregistrements des caméras de l’hôtel, il la retrouva dans le couloir menant à la chambre du couple, puis quelques instants plus tard dans le sens contraire, puis la caméra du hall la filma sortant de l’hôtel. Cela paru étrange à notre enquêteur. Après avoir interrogé le personnel, il s’avéra que cette mystérieuse femme était une simple touriste, ayant pris un verre au bar de l’hôtel. Enfin un indice. Cela dit, son visage n’apparaissait sur aucune caméra et les enquêteurs durent se contenter d’un portrait robot à partir des vagues souvenirs du barmaid, qui précisa, fait important, que la personne s’exprimait avec un italien emprunt d’un accent français marqué. Lérourneau laissa ses collègues italiens poursuivre le travail de fourmis que cette piste offrait, en épluchant les visas des touristes français ayant séjournés ou séjournant encore en Italie. Lui revenait en France avec comme premiers indices : Une femme, française, brune aux yeux marrons ou noirs, d’un mètre soixante-dix environ. Il fallait aussi fouiller sur la signification de ces deux prénoms Lélia et Jeanne. Tout fut consigné dans un rapport, complet et précis, rédigé dés son arrivée à Paris. Il prit quelques jours de repos et retrouva son épouse à leur appartement. Séverine le trouva particulièrement tendu. Elle lui servit un verre de whisky, sans glace, et vint se lover contre lui dans le canapé.
-Comme c’est bon de se retrouver dans notre petit chez nous. N’est-ce pas chéri ? dit-elle dans un soupire de bien-être.
-Oui. Tu as bien raison. J’ai besoin de décompresser. Es-tu fatiguée ?
-Non, j’ai pris un long bain tout à l’heure. Tu sais ? Comme je les aime. Je suis en pleine forme. Pourquoi ?
-Un ciné ou un spectacle suivis d’un petit resto, ça te dirait ? Il passe La La Land à l’Archipel.
C’est ainsi qu’ils aimaient à se retrouver. Dés qu’un peu de temps libre se présentait à eux, ils ne se quittaient pas et faisaient tout ensemble. Cinéma, spectacle, visite de musée. Dieu sait ce que Paris regorge d’espaces culturels. Ayant peu d’amis, ils recevaient une à deux fois l’an essentiellement leurs familles.
La sonnerie du téléphone sortit Létourneau de son profond sommeil. Le radioréveil affichait neuf heures trente. Lentement il se leva et étira sa longue et mince carcasse. D’un geste de la main, il ouvrit les rideaux occultant de la chambre laissant entrer les rayons de soleil. Le message, qui venait de le réveiller venait de son patron : Nouveau vol. Dans mon bureau ! On ne pouvait plus explicite. Son épouse ayant rejoint l’avant veille son orchestre pour une nouvelle représentation, cela ne le dérangeait pas de reprendre le service un peu plus tôt que prévu. Cette fois ci, ce fut sur l’Espagne et plus précisément sur un riche collectionneur de Barcelone que notre voleur ou voleuse jeta son dévolu. Bien que l’alarme se soit déclenchée, le cambrioleur eut le temps de s’emparer d’une toile d’un artiste espagnol José Manuel Merello, et d’apposer en lieu et place, en guise de signature, une carte de visite au nom de Pauline, avant de s’échapper. Le temps que le propriétaire, un vieil homme de soixante seize ans, et son personnel ne réagissent, il était  trop tard. Le visionnage des enregistrements des deux caméras de la propriété, celle située au niveau du portail d’entrée et celle de la porte principale de la villa ne donnèrent rien. D’ailleurs, les enquêteurs découvrirent une échelle de corde sur le mur d’enceinte indiquant le passage qu’emprunta notre cambrioleur. De l’autre côté, une trace de pneus dans l’herbe vraisemblablement laissée par une moto. Mais, les scientifiques relevèrent l’indice le plus intéressant. Sur l’arrête du mur de pierre, ils isolèrent une goutte de sang encore fraîche espérant déterminer un ADN. Quant au personnel, constitué de deux hommes et une femme au service du propriétaire depuis des années, ils se révélèrent au dessus de tout soupçon.
L’hiver faisait son entrée enveloppant la capitale dans la grisaille et dans le froid. Depuis un mois et demi le cambrioleur ne fit plus parler de lui. Allait-il entrer en hibernation dans son refuge comme l’ours dans sa tanière ?   On affecta un inspecteur pour épauler Létourneau et tout deux travaillèrent à temps complet sur l’affaire, reprenant les dossiers français, italien et espagnol et toutes les pièces qu’ils contenaient. L’ADN relevé dans l’affaire espagnole ne correspondait à aucun ADN connu dans les fichiers français, mais se révéla être un ADN féminin. Une recherche fut entreprit dans les fichiers d’Espagne et d’Italie sans succès. Notre cambrioleuse semblait être une illustre inconnue ! Ils tentèrent d’établir son profil. Ainsi, un seul objet ne fut dérobé à chaque fois. Les objets étaient différents. Les victimes aussi. Un Prince arabe, un milliardaire Texan et un riche Espagnol. La cambrioleuse connaissait exactement le moment et le lieu où elle devait agir. Tout cela mis bout à bout, ils penchèrent plutôt pour une sorte de voleuse, agissant pour le compte d’un commanditaire. Une voleuse que des collectionneurs, peu scrupuleux, payaient pour étoffer leur collection à moindre coût. Le mystère restait entier quant aux cartes et leurs prénoms. En laissant une signature, elle semblait lancer un défi à la police. Pour elle, elle ajoutait à l’excitation du vol, le jeu. Ces cartes et ces prénoms devaient bien signifier quelques choses. Il se rappela Marius Jacob signant ses méfaits d’une carte portant l’inscription Attila. Mais il signait toujours ainsi. Dans l’affaire du commissaire le prénom différait à chaque fois. Ces prénoms devaient bien signifier quelque chose.
Létourneau en était là de son enquête lorsqu’un après-midi maussade de février, il fut appelé par son supérieur une nouvelle fois en urgence dans son bureau, qu’il trouva faisant les cent pas, cigarette à la bouche, rouge de colère. Il s’adressa ainsi à Létourneau :
-Monaco ! Cette fois-ci Monaco ! Létourneau. Le Prince de Monaco en personne a appelé le Ministre. Vous imaginez la teneur de ses mots à mon encontre.  Mais quand s’arrêtera t-elle ? Filez dés maintenant et trouvez-moi quelque chose nom de Dieu ! Il faut absolument arrêter cette folle, qui nous tourne en ridicule ! Sinon c’est la retraite anticipée assurée pour moi !
Le commissaire sortit du bureau sans avoir eu un seul mot à prononcer. Il attrapa son imperméable et son porte document et laissa deux dernières consignes à son inspecteur :
1-Fouiller du côté de ces prénoms qui devaient bien se rapporter à quelque chose.
2-Rechercher d’éventuelles affaires ayant impliquées des collectionneurs.
Il était quinze heures lorsque Létourneau franchit la porte de son appartement. Il trouva sa femme assise dans le canapé, en sortie de bain le journal Le Parisien en main, une tasse de café fumant sur la table du salon. Séverine venait de rentrer de son voyage une heure et demie auparavant et sortait tout juste de son bain relaxant.
-Bonjour chéri, je ne t’attendais pas si tôt ! lui dit-elle en l’embrassant.
-Je ne fais que passer, lui répondit-il. Je prends quelques affaires et file à Monaco. Notre cambrioleuse a encore fait des siennes. Je suis désolé ma chérie, nous n’allons que nous croiser une fois encore.
La victime, une actrice de renommée mondiale et amie très proche du Prince, en vacances sur le rocher pour quelques semaines, fut délestée d’une parure de diamants de très grande valeur offerte deux années plus tôt par un richissime émir qatari. Le vol fut effectué dans la chambre d’hôtel même de l’actrice en pleine journée. Le modus operandi était le même que celui utilisé à Venise. Le commissaire demanda à visionner les caméras de surveillance et releva la présence d’une femme, seule, apparaissant sur plusieurs d’entre-elles. Elle prenait soin de dissimuler son visage à l’approche des caméras. Létourneau releva un détail. Notre cambrioleuse encore cette fois-ci enveloppait sa chevelure d’un foulard qui avait disparut lors de son deuxième passage. Effectivement, les enquêteurs mentionnèrent la présence d’un foulard n’appartenant pas à la victime, que le commissaire trouva dans un sachet en plastique et porté comme pièce au dossier. Létourneau ouvrit le sachet, déplia le foulard. Une agréable odeur de parfum effleura ses narines. Il ne trouva aucune étiquette permettant d’identifier le magasin de provenance. Parmi les scellés, Le commissaire trouva bien sûr la carte portant la signature de notre cambrioleuse sous le prénom de Laura, cette fois-ci, retrouvée en lieu et place de la parure. Assis dans le bureau du commissariat, le commissaire, le regard fixé sur une carte d’état major de la Principauté épinglée au mur, manipulant la carte entre ses doigts faisait travailler ses neurones. Lélia…Jeanne…Pauline…Laura répétait-il en boucle.
-Vous aimez George Sand commissaire ? Cette question pour le moins surprenante le sortit de sa réflexion.
-Pardon ? répondit-il à un jeune enquêteur assis au bureau juste derrière lui.
-Je vous entends citer tous ces prénoms. Ce sont des titres de nouvelles écrites par George Sand l’écrivaine d’où ma remarque. C’est une auteure que j’aime beaucoup.
-Et, ces nouvelles comme vous dites se rapportent-elles à des cambriolages ou autres disparitions mystérieuses ? demanda Létourneau
- Non, pas du tout commissaire.
De retour à Paris, le commissaire demanda à son inspecteur de rechercher toutes les informations possibles sur George Sand, ses écrits, sa vie, sa famille, enfants, petits enfants etc. et de lui faire un rapport précis le plus rapidement possible. Quel lien pouvait-il exister entre une auteure du XIXe siècle et une cambrioleuse de haute volée du XXIe siècle ? Deux jours après son retour de Monaco, le commissaire fut informé d’un nouveau méfait commis par celle que tout le monde surnommait maintenant George Sand en Russie cette fois-ci.
Souriez… souriez. Il est marrant le commissaire divisionnaire. Je commence à en avoir plein le dos. La Russie cette fois-ci. Je rentre à peine de Monaco ! En plus j’ai promis à Séverine, qui rentrait sur Paris d’une représentation le matin seulement et repartait le lendemain, de passer l’après midi avec elle à faire du shopping, suivi d’un petit resto et d’une pièce de théâtre. Pensait-il en sortant de son bureau.
Son avion pour Saint-Pétersbourg, faisant escale à Francfort, décollait à vingt-trois heures. C’était foutu pour le théâtre. La déception se lisait sur son visage. Séverine avait l’habitude de ces contretemps de dernières minutes, que connaissent les policiers de son rang, et ne lui en avait jamais tenue rigueur.
Le taxi le déposa à midi pile devant la porte de son immeuble. Il prit le courrier et monta quatre à quatre les marches de l’escalier. Il reprit son souffle sur le palier, se disant qu’il ferait bien de se remettre un peu au sport. La porte était fermée à clefs, il sonna tout en sortant ses clefs de la poche de sa veste. Séverine n’était pas présente. Elle ne l’attendait pas de si bonne heure, elle devait être sortie. Sans plus réfléchir, il se dirigea droit dans la chambre, récupéra sa valise, et la prépara pour un voyage de deux à trois jours tout au plus. Il venait juste d’en terminer et de boucler la valise lorsqu’il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. C’était Séverine qui le prévenait de sa sortit et lui demandait de la rejoindre dans un café aux environs des galeries Lafayette. Lorsqu’il entra dans le café brasserie encore bondé à cette heure, un brouhaha que formaient les discutions des clients, le cliquetis des fourchettes et autres couteaux et les chaises raclant le sol carrelé remplaça le bruit stressant de la rue tout comme l’agréable odeur de cuisine qui le fit saliver instantanément. Il aperçut Séverine, assise au fond de la grande salle feuilletant un magazine devant une tasse de café. Il commanda un café en passant devant le serveur. Il aimait ces moments de retrouvailles. Comme d’habitude, il l’embrassa tendrement. En s’asseyant il sentit une odeur qui ne lui était pas inconnue sans arriver à l’identifier.
-Alors chéri. Te voilà tout à moi jusqu’à demain. Dit Séverine d’une voix douce, les yeux rieurs en lui prenant les mains.
Il eut un pincement au cœur. Il lui raconta la nouvelle tournure prise par son affaire l’obligeant à s’envoler à vingt-trois heures pour la Russie.
-Très bien. Nous n’irons pas au théâtre voilà tout.
Ils payèrent l’addition et sortirent de l’établissement bien décidés à profiter pleinement de ce moment rare qui s’offrait à eux. 
A vingt heures, le taxi déposait Létourneau et son épouse devant chez eux. Séverine fouillait son sac à la recherche de ses clefs. Machinalement, Létourneau leva la tête et remarqua pour la première fois une plaque fixée sur la façade de l’immeuble. Cette plaque indiquait « Ici est né le 1 Juillet 1804 Aurore DUPIN dite George SAND LITTERATEUR ET AUTEUR DRAMATIQUE ». Quelle coïncidence se dit-il.
-Assied-toi chéri, je t’apporte un café. Tu vas en avoir besoin. Proposa son épouse dés la porte de l’appartement franchie.
La revue annuelle des spectacles de l’Orchestre National de Genève occupait le haut des revues sur la table du salon. Il la prit et la feuilleta nonchalamment. En dernière page figurait l’ensemble des dates et lieux des représentations. Au fil de sa lecture, il sentit les battements de son cœur s’accéléré. Il trouva une concordance entre les dates et lieux des méfaits de George Sand et des représentations de l’orchestre et donc son épouse.
-Tiens. Fais attention il est très chaud. Dit Séverine en posant le café sur la table et l’embrassant sur la joue.
A nouveau, il sentit cette odeur qu’il releva à la brasserie ce midi. Le parfum de Séverine…C’était le même parfum qu’il sentit en sortant le foulard de son plastique lors du vol de Monaco.
-Dis moi, savais tu que George Sand était née dans cette immeuble ? lança Létourneau.
-Oui lui répondit Séverine. Sais-tu que c’est une de mes écrivaines préférées ?  
Il se leva d’un bond. Devant la bibliothèque, il trouva effectivement toute une série de livres de George Sand mais aussi des biographies de l’écrivaine. Est-ce possible se dit-il en enfouissant son visage entre ses deux mains ? Séverine ? Se serait-elle ? Il devait en avoir le cœur net et rejoignit Séverine dans la cuisine.
-Dis-moi chérie, … il n’eut pas le temps de poser sa question.
-Oui, chéri, c’est moi la cambrioleuse après qui tu cours depuis tout ce temps. Alors maintenant tu dois choisir entre m’arrêter sur le champ ou partir loin avec moi et quitter cette vie morne et triste. Rien que tout les deux et vivre dans le bonheur.
-Commissaire divisionnaire Deville ? Ici le capitaine Volokine police de Saint Pétersbourg. Le commissaire Létourneau ne faisait pas partis des passagers de l’avion. Il y a un problème ?

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