Souriez… ! La Russie
est un beau pays, un peu froid en cette saison, je vous l’accorde mon cher Létourneau.
Et puis voici une nouvelle occasion qui se présente à vous de mettre un terme
aux vols de George Sand ! Ainsi s’exprima le commissaire divisionnaire.
Le commissaire
Létourneau, trente deux-ans, marié sans enfant faisait partie de la police
depuis neuf ans maintenant. Son épouse, Linda, violoncelliste de l’Orchestre
National de Genève et lui habitaient un appartement rue Meslay à Paris. Policier
émérite, ayant démêlé nombre d’affaires complexes, ses supérieurs lui confiaient
celles demandant réflexion, tact et bien souvent diplomatie. Ces enquêtes l’emmenaient
fréquemment en dehors de l’hexagone, pour des périodes plus ou moins longues.
L’Orchestre de son épouse, de renommé internationale, se produisait sur toutes
les scènes du monde. Ainsi, le plus souvent, se croisaient-ils, lui entre deux
enquêtes, elles entre deux représentations et ne se retrouvaient que deux ou
trois jours par mois tout au plus.
George Sand. Bien sûr que
le commissaire Létourneau voulait le « serrer »
comme on dit dans le jargon. Cela faisait maintenant près d’un an que ce
voleur, aussi intelligent qu’insaisissable, narguait la police de plusieurs
pays commettant ses méfaits au nez et à la barbe de tous. Mystérieux vol à l’Hôtel Régence titrait un journal parisien en
Août 2017. L’article relatait le vol
d’un œuf Fabergé d’une valeur avoisinant les cent mille euros, appartenant à un
Prince Saoudien. L’article notait qu’aucune trace d’effraction n’avait été
relevé, que les hommes du Prince chargés de sa sécurité n’avaient strictement
rien vu et, fait troublant, une carte remplaçait l’œuf portant l’inscription Lélia. Culotté, en plus, le voleur
laissait sa carte de visite ! Afin de prévenir tout incident diplomatique,
le quai d’Orsay fut aussitôt alerté par le ministre de l’intérieur en personne,
lui enjoignant de traiter cette affaire séance tenante avec toute la diplomatie
nécessaire. Bien sûr, le ministre devait être informé, heure par heure de
l’avancée des investigations. C’est ainsi que le commissaire Létourneau fut
dépêché sur place. Tout le personnel de l’hôtel fut interrogé, du directeur au
groom, la liste des clients présents au moment des faits étudiée avec une rare
minutie, les enregistrements des caméras de surveillance de l’hôtel et
alentours visionnés à maintes reprises par des inspecteurs différents. Tout les
habitants proches interrogés, jusqu’aux agents municipaux chargés du nettoyage
des rues. Le Prince ne fut questionné, avec tact, que par le commissaire en
personne dans sa suite. Ce dernier se portant garant de ses hommes, ces
derniers ne furent pas interrogés. Toutes les analyses de la police
scientifique ne donnèrent rien.
Le commissaire Létourneau,
comme à son habitude, ne ménagea pas sa peine. Il se rappela le cambrioleur
Marius Jacob, étudié à l’école de police, qui, au début du XXème siècle,
signait lui aussi ses méfaits en laissant une carte signée Attila. Mais il n’en ressortit rien, si ce n’est qu’il trouva Lélia plus joli. L’enquête dura
plusieurs mois, jusqu’à ce qu’un nouveau vol, sur le même modus operandi, ne soit
commis en Italie cette fois. Le Quai d’Orsay vit un intérêt à envoyer le
commissaire sur place pour faire profiter les policiers italiens de son analyse
issue du premier vol. Létourneau s’envola donc pour Venise. Son homologue
italien lui fit un rapport circonstancié du vol. Le larcin eut lieu en pleine
journée, dans la chambre du couple pendant que ce dernier, en voyage de noce,
roucoulait sur une gondole, profitant de la fraîcheur qu’apportaient les canaux
étroits et sinueux de la ville encadrés par de hautes façades aux couleurs
chatoyantes. Cette fois ci, c’est un diamant qui fut dérobé, propriété d’un
riche éleveur Texan, qui devait l’offrir à sa jeune épouse lors du voyage. En
lieu et place, les policiers trouvèrent à nouveau une carte avec le
prénom Jeanne en guise de
signature. Là encore, l’enquête italienne ne révéla aucune effraction, le
personnel interrogé l’enquête de voisinage ne donna rien non plus tout comme
aucune empreinte ne fut relevée. Létourneau demanda pourtant au Texan pourquoi
ne pas avoir mis ce diamant en sécurité dans le coffre que l’hôtel mettait
gracieusement à disposition des clients. Il lui répondit en français avec un
effroyable accent :
-
Avec ça, je suis plus sûr !
brandissant ce qui semblait être un colt du tiroir de sa table de nuit.
Incroyable ces Américains.
Il faudrait qu’ils comprennent que le Far-West est terminé se dit-il, un
sourire aux lèvres.
Cependant, Létourneau
tint à visionner les caméras de surveillance lui-même. Après quelques heures de
visionnage, il vit sortir le couple d’américains de l’hôtel depuis la caméra
installée dans le hall. Il remarqua alors, une femme assise au bar, vêtue d’une
longue robe et couverte d’un foulard enveloppant sa chevelure et retombant sur
ses épaules. Cette femme quitta le bar pour se diriger, vraisemblablement vers
sa chambre. Le commissaire voulu s’en assurer et par le jeu des enregistrements
des caméras de l’hôtel, il la retrouva dans le couloir menant à la chambre du
couple, puis quelques instants plus tard dans le sens contraire, puis la caméra
du hall la filma sortant de l’hôtel. Cela paru étrange à notre enquêteur. Après
avoir interrogé le personnel, il s’avéra que cette mystérieuse femme était une
simple touriste, ayant pris un verre au bar de l’hôtel. Enfin un indice. Cela
dit, son visage n’apparaissait sur aucune caméra et les enquêteurs durent se
contenter d’un portrait robot à partir des vagues souvenirs du barmaid, qui
précisa, fait important, que la personne s’exprimait avec un italien emprunt d’un
accent français marqué. Lérourneau laissa ses collègues italiens poursuivre le
travail de fourmis que cette piste offrait, en épluchant les visas des
touristes français ayant séjournés ou séjournant encore en Italie. Lui revenait
en France avec comme premiers indices : Une femme, française, brune aux
yeux marrons ou noirs, d’un mètre soixante-dix environ. Il fallait aussi
fouiller sur la signification de ces deux prénoms Lélia et Jeanne. Tout fut
consigné dans un rapport, complet et précis, rédigé dés son arrivée à Paris. Il
prit quelques jours de repos et retrouva son épouse à leur appartement. Séverine
le trouva particulièrement tendu. Elle lui servit un verre de whisky, sans
glace, et vint se lover contre lui dans le canapé.
-Comme c’est bon de se
retrouver dans notre petit chez nous. N’est-ce pas chéri ? dit-elle dans
un soupire de bien-être.
-Oui. Tu as bien raison.
J’ai besoin de décompresser. Es-tu fatiguée ?
-Non, j’ai pris un long
bain tout à l’heure. Tu sais ? Comme je les aime. Je suis en pleine forme.
Pourquoi ?
-Un ciné ou un spectacle
suivis d’un petit resto, ça te dirait ? Il passe La La Land à l’Archipel.
C’est ainsi qu’ils
aimaient à se retrouver. Dés qu’un peu de temps libre se présentait à eux, ils
ne se quittaient pas et faisaient tout ensemble. Cinéma, spectacle, visite de
musée. Dieu sait ce que Paris regorge d’espaces culturels. Ayant peu d’amis,
ils recevaient une à deux fois l’an essentiellement leurs familles.
La sonnerie du téléphone
sortit Létourneau de son profond sommeil. Le radioréveil affichait neuf heures
trente. Lentement il se leva et étira sa longue et mince carcasse. D’un geste
de la main, il ouvrit les rideaux occultant de la chambre laissant entrer les
rayons de soleil. Le message, qui venait de le réveiller venait de son
patron : Nouveau vol. Dans mon bureau !
On ne pouvait plus explicite. Son épouse ayant rejoint l’avant veille son
orchestre pour une nouvelle représentation, cela ne le dérangeait pas de
reprendre le service un peu plus tôt que prévu. Cette fois ci, ce fut sur l’Espagne
et plus précisément sur un riche collectionneur de Barcelone que notre voleur
ou voleuse jeta son dévolu. Bien que l’alarme se soit déclenchée, le
cambrioleur eut le temps de s’emparer d’une toile d’un artiste espagnol José
Manuel Merello, et d’apposer en lieu et place, en guise de signature, une carte
de visite au nom de Pauline, avant de
s’échapper. Le temps que le propriétaire, un vieil homme de soixante seize ans,
et son personnel ne réagissent, il était
trop tard. Le visionnage des enregistrements des deux caméras de la propriété,
celle située au niveau du portail d’entrée et celle de la porte principale de
la villa ne donnèrent rien. D’ailleurs, les enquêteurs découvrirent une échelle
de corde sur le mur d’enceinte indiquant le passage qu’emprunta notre
cambrioleur. De l’autre côté, une trace de pneus dans l’herbe vraisemblablement
laissée par une moto. Mais, les scientifiques relevèrent l’indice le plus
intéressant. Sur l’arrête du mur de pierre, ils isolèrent une goutte de sang
encore fraîche espérant déterminer un ADN. Quant au personnel, constitué de
deux hommes et une femme au service du propriétaire depuis des années, ils se
révélèrent au dessus de tout soupçon.
L’hiver faisait son
entrée enveloppant la capitale dans la grisaille et dans le froid. Depuis un
mois et demi le cambrioleur ne fit plus parler de lui. Allait-il entrer en
hibernation dans son refuge comme l’ours dans sa tanière ? On affecta un inspecteur pour épauler Létourneau
et tout deux travaillèrent à temps complet sur l’affaire, reprenant les dossiers
français, italien et espagnol et toutes les pièces qu’ils contenaient. L’ADN
relevé dans l’affaire espagnole ne correspondait à aucun ADN connu dans les
fichiers français, mais se révéla être un ADN féminin. Une recherche fut
entreprit dans les fichiers d’Espagne et d’Italie sans succès. Notre
cambrioleuse semblait être une illustre inconnue ! Ils tentèrent d’établir
son profil. Ainsi, un seul objet ne fut dérobé à chaque fois. Les objets
étaient différents. Les victimes aussi. Un Prince arabe, un milliardaire Texan
et un riche Espagnol. La cambrioleuse connaissait exactement le moment et le
lieu où elle devait agir. Tout cela mis bout à bout, ils penchèrent plutôt pour
une sorte de voleuse, agissant pour le compte d’un commanditaire. Une voleuse que
des collectionneurs, peu scrupuleux, payaient pour étoffer leur collection à
moindre coût. Le mystère restait entier quant aux cartes et leurs prénoms. En
laissant une signature, elle semblait lancer un défi à la police. Pour elle,
elle ajoutait à l’excitation du vol, le jeu. Ces cartes et ces prénoms devaient
bien signifier quelques choses. Il se rappela Marius Jacob signant ses méfaits
d’une carte portant l’inscription Attila.
Mais il signait toujours ainsi. Dans l’affaire du commissaire le prénom
différait à chaque fois. Ces prénoms devaient bien signifier quelque chose.
Létourneau en était là de
son enquête lorsqu’un après-midi maussade de février, il fut appelé par son
supérieur une nouvelle fois en urgence dans son bureau, qu’il trouva faisant les
cent pas, cigarette à la bouche, rouge de colère. Il s’adressa ainsi à
Létourneau :
-Monaco ! Cette
fois-ci Monaco ! Létourneau. Le Prince de Monaco en personne a appelé le
Ministre. Vous imaginez la teneur de ses mots à mon encontre. Mais quand s’arrêtera t-elle ? Filez dés
maintenant et trouvez-moi quelque chose nom de Dieu ! Il faut absolument
arrêter cette folle, qui nous tourne en ridicule ! Sinon c’est la retraite
anticipée assurée pour moi !
Le commissaire sortit du
bureau sans avoir eu un seul mot à prononcer. Il attrapa son imperméable et son
porte document et laissa deux dernières consignes à son inspecteur :
1-Fouiller du côté de ces
prénoms qui devaient bien se rapporter à quelque chose.
2-Rechercher
d’éventuelles affaires ayant impliquées des collectionneurs.
Il était quinze heures
lorsque Létourneau franchit la porte de son appartement. Il trouva sa femme
assise dans le canapé, en sortie de bain le journal Le Parisien en main, une tasse de café fumant sur la table du
salon. Séverine venait de rentrer de son voyage une heure et demie auparavant
et sortait tout juste de son bain relaxant.
-Bonjour chéri, je ne
t’attendais pas si tôt ! lui dit-elle en l’embrassant.
-Je ne fais que passer,
lui répondit-il. Je prends quelques affaires et file à Monaco. Notre
cambrioleuse a encore fait des siennes. Je suis désolé ma chérie, nous n’allons
que nous croiser une fois encore.
La victime, une actrice
de renommée mondiale et amie très proche du Prince, en vacances sur le rocher
pour quelques semaines, fut délestée d’une parure de diamants de très grande
valeur offerte deux années plus tôt par un richissime émir qatari. Le vol fut
effectué dans la chambre d’hôtel même de l’actrice en pleine journée. Le modus
operandi était le même que celui utilisé à Venise. Le commissaire demanda à
visionner les caméras de surveillance et releva la présence d’une femme, seule,
apparaissant sur plusieurs d’entre-elles. Elle prenait soin de dissimuler son
visage à l’approche des caméras. Létourneau releva un détail. Notre cambrioleuse
encore cette fois-ci enveloppait sa chevelure d’un foulard qui avait disparut
lors de son deuxième passage. Effectivement, les enquêteurs mentionnèrent la
présence d’un foulard n’appartenant pas à la victime, que le commissaire trouva
dans un sachet en plastique et porté comme pièce au dossier. Létourneau ouvrit
le sachet, déplia le foulard. Une agréable odeur de parfum effleura ses
narines. Il ne trouva aucune étiquette permettant d’identifier le magasin de
provenance. Parmi les scellés, Le commissaire trouva bien sûr la carte portant
la signature de notre cambrioleuse sous le prénom de Laura, cette fois-ci, retrouvée
en lieu et place de la parure. Assis dans le bureau du commissariat, le
commissaire, le regard fixé sur une carte d’état major de la Principauté
épinglée au mur, manipulant la carte entre ses doigts faisait travailler ses
neurones. Lélia…Jeanne…Pauline…Laura répétait-il
en boucle.
-Vous aimez George Sand
commissaire ? Cette question pour le moins surprenante le sortit de sa
réflexion.
-Pardon ?
répondit-il à un jeune enquêteur assis au bureau juste derrière lui.
-Je vous entends citer
tous ces prénoms. Ce sont des titres de nouvelles écrites par George Sand
l’écrivaine d’où ma remarque. C’est une auteure que j’aime beaucoup.
-Et, ces nouvelles comme
vous dites se rapportent-elles à des cambriolages ou autres disparitions
mystérieuses ? demanda Létourneau
- Non, pas du tout
commissaire.
De retour à Paris, le
commissaire demanda à son inspecteur de rechercher toutes les informations
possibles sur George Sand, ses écrits, sa vie, sa famille, enfants, petits
enfants etc. et de lui faire un rapport précis le plus rapidement possible.
Quel lien pouvait-il exister entre une auteure du XIXe siècle et une
cambrioleuse de haute volée du XXIe siècle ? Deux jours après son retour
de Monaco, le commissaire fut informé d’un nouveau méfait commis par celle que tout
le monde surnommait maintenant George
Sand en Russie cette fois-ci.
Souriez… souriez. Il est
marrant le commissaire divisionnaire. Je commence à en avoir plein le dos. La
Russie cette fois-ci. Je rentre à peine de Monaco ! En plus j’ai promis à
Séverine, qui rentrait sur Paris d’une représentation le matin seulement et
repartait le lendemain, de passer l’après midi avec elle à faire du shopping,
suivi d’un petit resto et d’une pièce de théâtre. Pensait-il en sortant de son
bureau.
Son avion pour
Saint-Pétersbourg, faisant escale à Francfort, décollait à vingt-trois heures.
C’était foutu pour le théâtre. La déception se lisait sur son visage. Séverine
avait l’habitude de ces contretemps de dernières minutes, que connaissent les
policiers de son rang, et ne lui en avait jamais tenue rigueur.
Le taxi le déposa à midi
pile devant la porte de son immeuble. Il prit le courrier et monta quatre à
quatre les marches de l’escalier. Il reprit son souffle sur le palier, se
disant qu’il ferait bien de se remettre un peu au sport. La porte était fermée
à clefs, il sonna tout en sortant ses clefs de la poche de sa veste. Séverine
n’était pas présente. Elle ne l’attendait pas de si bonne heure, elle devait
être sortie. Sans plus réfléchir, il se dirigea droit dans la chambre, récupéra
sa valise, et la prépara pour un voyage de deux à trois jours tout au plus. Il
venait juste d’en terminer et de boucler la valise lorsqu’il sentit son
téléphone vibrer dans sa poche. C’était Séverine qui le prévenait de sa sortit
et lui demandait de la rejoindre dans un café aux environs des galeries
Lafayette. Lorsqu’il entra dans le café brasserie encore bondé à cette heure,
un brouhaha que formaient les discutions des clients, le cliquetis des
fourchettes et autres couteaux et les chaises raclant le sol carrelé remplaça
le bruit stressant de la rue tout comme l’agréable odeur de cuisine qui le fit
saliver instantanément. Il aperçut Séverine, assise au fond de la grande salle
feuilletant un magazine devant une tasse de café. Il commanda un café en
passant devant le serveur. Il aimait ces moments de retrouvailles. Comme
d’habitude, il l’embrassa tendrement. En s’asseyant il sentit une odeur qui ne
lui était pas inconnue sans arriver à l’identifier.
-Alors chéri. Te voilà
tout à moi jusqu’à demain. Dit Séverine d’une voix douce, les yeux rieurs en
lui prenant les mains.
Il eut un pincement au
cœur. Il lui raconta la nouvelle tournure prise par son affaire l’obligeant à
s’envoler à vingt-trois heures pour la Russie.
-Très bien. Nous n’irons
pas au théâtre voilà tout.
Ils payèrent l’addition
et sortirent de l’établissement bien décidés à profiter pleinement de ce moment
rare qui s’offrait à eux.
A vingt heures, le taxi
déposait Létourneau et son épouse devant chez eux. Séverine fouillait son sac à
la recherche de ses clefs. Machinalement, Létourneau leva la tête et remarqua
pour la première fois une plaque fixée sur la façade de l’immeuble. Cette
plaque indiquait « Ici est né le 1
Juillet 1804 Aurore DUPIN dite George SAND LITTERATEUR ET AUTEUR DRAMATIQUE ».
Quelle coïncidence se dit-il.
-Assied-toi chéri, je
t’apporte un café. Tu vas en avoir besoin. Proposa son épouse dés la porte de
l’appartement franchie.
La revue annuelle des
spectacles de l’Orchestre National de Genève occupait le haut des revues sur la
table du salon. Il la prit et la feuilleta nonchalamment. En dernière page
figurait l’ensemble des dates et lieux des représentations. Au fil de sa
lecture, il sentit les battements de son cœur s’accéléré. Il trouva une
concordance entre les dates et lieux des méfaits de George Sand et des
représentations de l’orchestre et donc son épouse.
-Tiens. Fais attention il
est très chaud. Dit Séverine en posant le café sur la table et l’embrassant sur
la joue.
A nouveau, il sentit
cette odeur qu’il releva à la brasserie ce midi. Le parfum de Séverine…C’était
le même parfum qu’il sentit en sortant le foulard de son plastique lors du vol
de Monaco.
-Dis moi, savais tu que
George Sand était née dans cette immeuble ? lança Létourneau.
-Oui lui répondit
Séverine. Sais-tu que c’est une de mes écrivaines préférées ?
Il se leva d’un bond.
Devant la bibliothèque, il trouva effectivement toute une série de livres de
George Sand mais aussi des biographies de l’écrivaine. Est-ce possible se
dit-il en enfouissant son visage entre ses deux mains ? Séverine ? Se
serait-elle ? Il devait en avoir le cœur net et rejoignit Séverine dans la
cuisine.
-Dis-moi chérie, … il
n’eut pas le temps de poser sa question.
-Oui, chéri, c’est moi la
cambrioleuse après qui tu cours depuis tout ce temps. Alors maintenant tu dois
choisir entre m’arrêter sur le champ ou partir loin avec moi et quitter cette
vie morne et triste. Rien que tout les deux et vivre dans le bonheur.
-Commissaire
divisionnaire Deville ? Ici le capitaine Volokine police de Saint
Pétersbourg. Le commissaire Létourneau ne faisait pas partis des passagers de
l’avion. Il y a un problème ?