mardi 2 juillet 2019

Enlacés, de Laure Hadrot


 « La douleur, c’est peut-être ça : une façon d’être déraciné de l’immédiat. » David Foenkinos

Déracinée.
Sa ville natale, Issoire, elle l’aimait. Elle y avait passé toute son enfance et adolescence. Elle aurait tant souhaité y rester. Tel était son voeu le plus cher. Y construire et y faire sa vie.
Coiffeuse. Voilà ce qu’elle aurait aimé être. Elle aurait eu son propre salon de coiffure. Elle l’aurait garni de fleurs. L’aurait agrémenté de produits de beauté tous plus attirants les uns que les autres. L’aurait meublé de beaux miroirs ouvragés, dans lesquels les dames auraient admiré le résultat de son travail, et de sièges confortables, qui leur auraient permis de se prélasser pendant qu’elle oeuvrait à leur beauté.
Car embellir les femmes grâce à de jolies coiffures, telle était sa vocation. C’était comme ça depuis qu’elle était toute petite. Ah, comme elle avait pu les coiffer, ses poupées !
Ainsi, grâce à son talent inné, la clientèle aurait afflué, satisfaite de son travail et heureuse de se retrouver dans cet endroit où, tout simplement, elle se sentait bien. Cet endroit où l’on se retrouvait entre femmes. Où les contraintes du foyer étaient, pour quelques heures, mises de côté. Et où, il fallait bien l’avouer, on pouvait se tenir informé des derniers potins du quartier.

Déracinée.
« Une femme, ça ne travaille pas, lui martelait son père ! Et un salon de coiffure, tu as perdu la tête, ma parole, ma pauvre fille ? Qui va s’intéresser à ça ? Crois-tu vraiment qu’après la guerre et ses privations, les gens vont dépenser de l’argent pour se faire coiffer ? Non, vraiment, tu divagues, ma pauvre enfant ! Et puis, tu crois que j’ai les moyens de te le payer, ton salon ? »
Mais son projet, elle y croyait. A tort ou à raison, peut-être un peu rêveuse, elle n’en démordait pas. Elle pensait que justement, après cette terrible guerre, les femmes auraient besoin de se chouchouter et de se faire belles pour leurs maris enfin rentrés au foyer.
Elle se voyait, prenant les réservations, coiffant les clientes tout en papotant avec elles des dernières nouvelles des uns et des autres. Elle entrevoyait même tant de succès qu’elle finissait dans ses rêves éveillés par embaucher une, voire deux employées !!
Elle s’imaginait travaillant la journée, discutant avec les clientes tout en les embellissant, puis rentrer le soir dans son foyer, où elle retrouverait un tendre mari et de charmants enfants, chacun racontant sa journée aux autres.

Déracinée.
Elle rêvait au doux jeune homme qu’elle avait rencontré pendant la guerre. Le groupe de soldats de celui-ci avait fait escale à Issoire, afin de rejoindre, défaite des français oblige, le Sud de la France.
Le Sud, ce dernier le connaissait bien, originaire qu’il était de Narbonne, jolie ville du midi dont il lui parlait avec tant de fierté. Il lui décrivait ses ruelles, ses monuments, et ses oliviers, arbres méditerranéens qui peuvent, disait-il, vivre plusieurs siècles ! Il lui montrait des images de ces arbres majestueux dont il était amoureux, et dont elle tomba elle aussi sous le charme.
Elle imaginait la belle maison qu’ils achèteraient, avec un majestueux olivier qui s’épanouirait au centre de sa cour. Elle réfléchissait au métier que son époux exercerait, pendant qu’elle tiendrait son salon de coiffure. Lui se voyait bien instituteur, receveur des postes, ou encore notaire, un métier intellectuel en tout cas. Et bien sûr, elle, elle rêvait aux nombreux enfants qu’ils auraient et aimeraient de tout leur coeur. Mais pas tout de suite, car, en ambitieuse qu’elle était, elle voulait d’abord lancer son salon de coiffure.
Et le bel olivier, symbole de leur amour, serait toujours là, au centre de la cour, à contempler leur bonheur.

Déracinée.  
Quel enchantement serait cette vie. Elle en rêvait, elle l’espérait, elle y croyait. Mais hélas, elle n’y était pas destinée. Car dans cette société encore patriarcale, le père a souvent le dernier mot. Et ce fut malheureusement le cas pour elle. Pas de salon de coiffure. Pas d’époux aimant. Pas d’enfants fruits de leur amour. Son père décida de la marier à un rustre paysan qu’elle n’avait jamais vu.
En effet, l’autre jour, lorsqu’elle déambulait sur le marché avec sa mère, belle comme un coeur avec sa jolie robe et son élégant chapeau, elle fut remarquée par un jeune agriculteur venu là pour vendre sa production de fruits et légumes. Sous le charme, alors qu’il ne la connaissait pas, il pensa sans douter : c’est elle que je veux, c’est avec elle que je veux construire ma vie.
Arrivé à la ferme, il parla rapidement à son père de son coup de coeur et ce dernier lui répondit d’un ton méprisant :
— Une femme de la ville, mon pauvre garçon, tu as perdu la tête ! Sûr qu’elle n’aura pas la santé pour travailler aux champs !
— Mais si, Père, je t’assure, elle a de bonnes grosses hanches et des seins ronds comme des pommes ! Elle est robuste et nous fera de beaux bébés, crois-moi !
Ainsi poussé par les supplications de son fils, bien que peu convaincu, Le Père – c’est ainsi qu’on l’appelait à la ferme - organisa une rencontre avec le père de la jeune fille, et les deux hommes se mirent d’accord sur un contrat de mariage.

Déracinée.
Pour le paternel de la jeune citadine, qui s’était beaucoup endetté, ce mariage était une bonne affaire. Echange de bons procédés, des terres agricoles, contre de l’argent sonnant. Les terres, ça rapporte. Et ça ne se dévalue pas.
La jeune ingénue ne comprenait pas grand-chose à ces tractations qui lui passaient bien au-dessus de la tête. Tout ce qu’elle entrevoyait, c’est que pour elle, le cauchemar commençait. La fin de ses rêves et de ses illusions. Elle cria, elle s’emporta, elle se révolta, mais rien n’y fit. Le patriarche avait décidé. Rien ne le ferait changer d’avis. Elle épouserait ce paysan, qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam.
Elle se répétait en boucle de bien sombres pensées. Terminé le jeune homme narbonnais. Fini le salon de coiffure. Envolée la clientèle fidèle à son talent de coiffeuse. Oublié le rêve d’enfants à chérir. Et bien sûr, plus de bel olivier veillant sur leur amour. Sa vie était fichue.

Déraciné.
Il venait du Sud de la France, de la Provence plus exactement. Oh, pas très grand, mais semblant très costaud, avec son tronc noueux, un peu tortueux, au bois dur et dense, et à l’écorce brune ; de forme un peu buissonnante, boule compacte et impénétrable, comme s’il craignait qu’on ne lui fît du mal.
Il pourrait vivre plusieurs siècles, du moins c’est ce qu’on disait de lui. « A 100 ans, l’olivier est un jeune homme, disait le dicton ». Lui était encore tout jeune, alors…
Au sein de sa Provence natale, il resplendissait, ses feuilles, ovales, violacées, exhibaient leur vert foncé brillant sur leur face supérieure, leur vert argenté sur leur face inférieure. Sur ses branches éclosaient des fleurs d’un blanc éclatant. Et surtout, surtout, il produisait de splendides fruits, les olives, délicieux trésors de cet arbre fascinant.

Déracinée.
Ainsi, les choses furent décidées. Les dés en étaient jetés. Le contrat entre les deux pères signé. La poignée de main sembla chaleureuse, entre ces deux hommes que pourtant tout opposait, l’homme de la ville face au rustre paysan, satisfaits tous deux de la bonne affaire ainsi conclue.
Elle, elle était résignée. Savait que la partie était perdue. Elle passerait le restant de son existence au fond de cette campagne qu’elle abhorrait déjà sans y avoir jamais vécu, mariée à un homme qu’elle ne connaissait même pas, et contrainte à vivre avec une belle-famille avec qui elle ne s’entendrait peut-être pas. Reverrait-elle au moins ses parents et sa chère ville d’Issoire ?


Déracinée.
Le mariage fut vite célébré. Enfin, elle fit la connaissance de son futur mari. Il lui sembla peu avenant et pas du tout aimable. Il la regarda à peine, et passa toute la noce à l’ignorer la plupart du temps, sauf quand la bienséance obligeait les mariés à se rapprocher l’un de l’autre, par exemple pour ouvrir le bal ou pour couper le gâteau. Elle ne se doutait pas que son indifférence à son égard cachait un amour secret.
Les convives, majoritairement des paysans du coin, lui parurent bourrus et peu ouverts. Le peu de sa propre famille ayant été invité lui semblait à côté tellement plus amène et sympathique. Mais comme c’était le père du marié qui payait la noce, les invités de son côté à elle étaient bien peu nombreux.
La mère du marié avait tout organisé. « On fera peu de frais, les temps sont durs en ce moment. On ne mangera que les produits de la ferme. Après tout, un mariage, c’est un mariage, rien de plus ! », ajouta-t-elle, pragmatique.
La mère de la mariée, effacée et soumise, aurait aimé participer aux préparatifs, aider en cuisine, décorer la salle du banquet, mais elle n’y fut pas conviée. Et comme elle n’osa pas s’imposer, tout fut organisé de main de maître par l’autoritaire marâtre.
Suite à ce triste mariage sans charme, la jeune femme avait beaucoup de mal à cacher son chagrin et sa déception. Mais très vite, vint le moment tant redouté de la nuit de noces. Sa mère ne lui ayant jamais rien expliqué à ce sujet, face à cet homme maladroit, bourru et brutal, elle craignait le pire. Et ce fut hélas le cas.

Déracinée.
Après cette journée sans joie et ce bref accouplement – comment appeler les choses autrement ? -, elle était rompue de fatigue et de désespoir. Pourtant, dans un sursaut de son ancienne personnalité audacieuse et fougueuse, elle osa demander à celui qui était désormais son époux :
— Tu ne m’offres pas de cadeau de mariage ?
— Cadeau de mariage, répondit-il en grommelant d’un ton surpris ? Quelle est donc cette lubie ? Crois-tu donc qu’on a de l’argent à dépenser ? Mais bon, puisque tu le souhaites, je veux bien t’accorder ce plaisir. Etonnée qu’il lui cédât aussi facilement - ce devait être l’effet du vin ou de sa nuit de noces satisfaisante -, elle osa :
— Je voudrais un olivier.
— Un olivier ??? Répéta-t-il éberlué ? Mais pourquoi donc un olivier ? Qu’est-ce qui te passe par la tête, bon sang ?
— Un olivier, c’est beau et fort. Puissant. J’aime les oliviers, leur feuillage, leurs fleurs et leurs fruits délicieux, les olives. S’il te plaît, offre-moi un olivier.
— Bon, c’est d’accord, je descends à Millau pour acheter du matériel. A l’occasion, je te le ramènerai, ton olivier. Mais ne t’avise pas de faire des caprices, comme ça, tout le temps, car avec moi, ça ne marchera pas, dit-il d’un ton autoritaire, mais tout attendri à la fois.

Déraciné.
Il vivait heureux avec ses confrères. Le tendre olivier profitait du soleil et du bon air méditerranéen, du vent qui soufflait dans ses feuilles, parfois violemment quand il s’agissait du mistral, mais il y était habitué, il se sentait fort et vigoureux.
— C’est celui-là que je veux, indiqua l’homme d’un ton acariâtre. Je le prends.
Ainsi, le voilà déraciné, arraché de terre sans ménagement - comme il eut mal, comme il souffrit –, déterré, essouché, enlevé, déporté, exilé, expatrié. Il fut transporté dans une charrette qui lui sembla rouler pendant des heures, et enfin, il atterrit dans la cour d’une maison, d’où sortit vivement une jeune femme qui s’écria :
— Mon olivier, enfin te voilà, je t’ai tant attendu, maintenant on ne se quittera plus !
Et vite, il fut replanté à la hâte, au centre de la cour comme semblait le souhaiter cette jeune femme qui paraissait acquise à sa cause. Il regarda autour de lui. Pas d’autre arbre. Pas d’autre olivier. Il était seul, planté comme un idiot au milieu de cette cour pavée. Seul…
Enfin pas tout à fait. La jeune femme restait à côté de lui, et le regardait en pleurant. Il ne savait pas pourquoi elle pleurait. Les oliviers ne savent pas pleurer. Seuls les saules-pleureurs le peuvent.

Déracinée.
Déracinée de sa ville d’origine. De sa famille. De son milieu. De son environnement. De ses rêves de jeune fille. Elle était au désespoir. Seul l’olivier lui apportait quelque bonheur, triste souvenir de son amour passé.
Quelle idée a eu mon fils d’acheter cet arbre ridicule, pensait celle que tout le monde appelait La Mère ! De toute façon, il va crever, il n’est pas fait pour vivre ici, il fait bien trop froid l’hiver. Voilà bien une lubie de ma bru ! Ah ça se voit qu’elle vient de la ville. Je vous jure, celle-là, elle va voir de quel bois je me chauffe !
La Mère était inquiète car sa bru, certes de jolie tournure, était une citadine étrangère au travail et aux rudesses d’une ferme. Elle se demandait comment elle allait s’y habituer. Et puis, il faut dire ce qui est, elle ne lui plaisait pas beaucoup, cette jeune femme qui avait fait tourner la tête à son fils unique. Elle aurait préféré une paysanne fière de ses origines, habituée à mettre la main à la pâte et aux champs. Une gosse du coin, dont on aurait connu les origines.
Dès l’arrivée de la jeune fille, campée devant la porte de la grange, les mains sur les hanches, sans un sourire, elle lui avait crié :
— Quand tu auras fini de rêvasser, tu viendras me voir, que je te donne le travail à faire !
Alors, la jeune femme - semblant sortir d’un rêve -, avait chassé sa nostalgie et ses regrets pour affronter sa nouvelle existence.

Déracinée.
Elle allait devoir travailler dur. La nouvelle vie de la jeune citadine était devenue celle d’une esclave.
Elle devait s’occuper des bêtes, tous les jours et sans relâche. Levée à 5 heures pour la traite des vaches, elle nourrissait ensuite les animaux, volailles et lapins.
Puis entretenir les jardins : le jardin du devant de la maison, où poussaient salade, petits pois, carottes, persil ; le jardin de l’arrière, destiné aux légumes tardifs, tels haricots, navets, choux, pommes de terre. La guerre tout juste terminée, la famille comptait beaucoup sur les produits de la ferme. 
Ceci sans oublier l’entretien de la maison, la préparation de repas consistants pour les hommes qui travaillaient aux champs. A cela s’ajoutaient le lavage du linge, le tricotage, l’étendage, la couture.
Il fallait aussi, bien sûr, aller puiser de l’eau au puits et la mettre à chauffer.
Aller garder les troupeaux dans les prés était sa tâche préférée, car ici seulement elle était tranquille, loin de l’autorité malveillante de La Mère, pour laquelle, vipère implacable, rien ne trouvait jamais grâce à ses yeux.
En revanche, ce à quoi elle ne parvenait pas à s’habituer, mais qu’il fallait bien faire pourtant, était de tuer les lapins ou les poules, et, pire que tout, de saigner le cochon.
Toutes ces choses à apprendre, toutes ces habitudes de vie à l’opposé de ce qu’elle avait vécu dans sa jeunesse, tous ces gens, rudes comme leur labeur, à apprivoiser.

Déracinée.
Enfin, le soir venu, elle pouvait enfin souffler un peu. Enfin souffler, c’était vite dit.
Les deux couples cohabitaient dans une grande pièce comportant une large cuisine et une salle à manger. On trouvait au centre une grande table. Au plafond, qui servait en quelque sorte de garde-manger, étaient pendus jambons et autres victuailles. Le sol était en terre battue, et la pièce mitoyenne de l’étable, afin de profiter de la chaleur dégagée par les bêtes, dont l’odeur incommodait la jeune femme.
Le coeur de la maison s’organisait autour de la cheminée, un immense âtre qui chauffait sans relâche et autour duquel on passait les veillées. Et même là, elle restait sous la coupe de sa marâtre autoritaire et acariâtre, car pendant ces veillées, il lui fallait encore raccommoder les vêtements décousus.
Au fond de la grande pièce, deux couches étroites uniquement séparées par une cloison. Ainsi, les deux couples n’avaient aucune intimité, ce qui ne favorisait pas le rapprochement des jeunes gens.
Ah, qu’il était loin le confort douillet de la maison de ville dont elle était originaire… Comme elle se sentait seule loin de ses origines… 

Déracinée.
De psychisme fragile et de constitution peu solide, elle dépérissait. Seul son mari, réellement amoureux d’elle, montrait quelques attentions à son égard, à sa manière maladroite et bourrue. Mais malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à l’aimer en retour.
Elle rêvait de son ancienne vie. Elle rêvait de l’amant de ses rêves. Elle rêvait de ses rêves de jeunesse. Elle se sentait de plus en plus déracinée.

Déraciné.
Il dépérissait également. Comme l’avait méchamment prédit La Mère, l’olivier ne s’adaptait pas au climat rude de cette nature auvergnate, aussi rude que ses habitants. Ou peut-être, comme la jeune femme qui l’avait choisi, il se languissait d’avoir été déraciné de sa région d’origine.
Il lui manquait son soleil, ses origines, ses racines.

Déracinée.
La jeune femme maigrissait à vue d’oeil. Elle ne mangeait plus et vivait dans un mutisme inquiétant, assurant toutefois ses tâches à la perfection.

Déraciné.
L’olivier commençait à perdre ses feuilles, pourtant dites « persistantes ».

Déracinée.
Sa belle-mère reprochait à la jeune femme de ne pas leur donner de descendance. Mais comment trouver l’intimité dans cette grande pièce commune, où deux couples se côtoyaient beaucoup trop près des animaux ? Et surtout, comment un bébé aurait-il pu s’installer et croître dans un ventre stérile, vide d’amour et d’espérance ? 

Déraciné.
Il ne produisait plus de fleurs, encore moins de fruits. Le pauvre olivier, lui aussi, était devenu stérile.

Déracinés.
Déracinés, désolés, désespérés, l’olivier et sa maîtresse n’étaient plus que les ombres d’eux-mêmes. Pardon, mon bel olivier, disait la jeune femme à son protégé, pardon de t’avoir emmené dans cet enfer, toi qui vivais si heureux dans ton climat méditerranéen.
Tous les soirs, elle venait lui dire au revoir et lui raconter ses malheurs. Il était son seul ami, son seul soutien, son confident.
Ce soir-là, il faisait froid, très froid. La jeune femme se coucha sur son olivier pour lui apporter un peu de chaleur, lui qui en avait tant besoin.
Elle l’enlaça de ses bras décharnés et ils s’endormirent ainsi. Le bel olivier du Sud de la France. La jeune citadine qui avait trop rêvé.
Ils s’endormirent pour toujours,

Enlacés.

On dit que l’olivier est le symbole de la longévité et de la sérénité. Dans notre histoire, ce ne fut vraiment pas le cas… Ou peut-être si… Dans l’éternité.

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