mardi 4 juin 2013

Point de bascule

 Voilà trois mois qu’elle habitait cet appartement. Trois mois qu’elle ouvrait chaque matin ses volets pour découvrir la façade grise de l’immeuble d’en face. Trois mois qu’elle se disait que sa vie allait enfin commencer. Mais le cœur y était de moins en moins, elle devait bien se l’avouer. Les choses ne se passaient pas exactement comme prévu. Et sa détermination s’effilochait doucement. Elle qui était pleine d’espoir et d’ambition en défaisant ses valises se rendait peu à peu à l’évidence. La vie ici n’était guère mieux que la vie là-bas. Elle n’avait finalement fait que déplacer sa solitude. Le cadre avait changé, mais les meubles étaient les mêmes.
Chaque matin à huit heures précises, la sonnerie du réveil la tirait du sommeil. Les premiers jours, quelques secondes lui étaient nécessaires pour reconnaître les lieux, et la sensation d’étrangeté qui en découlait lui donnait de l’allant. Comme si un monde entier s’ouvrait à elle, un monde neuf et inconnu qu’il lui fallait conquérir. Mais les semaines passant, la magie n’opérait plus, et c’est sans surprise qu’elle découvrait le papier peint jaunâtre de sa nouvelle chambre lorsqu’elle ouvrait les paupières. De même, elle s’était habituée à la sous-pente de la salle de bain et ne se cognait plus la tête en sortant de la douche. Sa main trouvait d’instinct l’interrupteur dissimulé dans la penderie, et son oreille ne s’étonnait plus du grésillement des prises électriques. L’environnement lui était désormais familier. Ses faits et gestes étaient devenus machinaux. Et elle répétait chaque matin dans son deux pièces le même rituel que partout ailleurs.
Elle travaillait à quatre stations de métro de là, dans une petite échoppe tenue par un restaurateur asiatique ne parlant pas un mot de français. Mais il n’était pas nécessaire de discourir des heures pour savoir remplir des barquettes de riz cantonais et elle s’exécutait en silence dans le brouhaha des cuisines. Elle n’avait pas imaginé cela en quittant l’université quelques mois plus tôt. Mais très vite l’argent avait manqué et il lui avait fallu travailler. Sans expérience préalable et sans passe-droit notable, elle s’était gentiment faite remercier de part et d’autre. Le restaurateur asiatique, lui, n’avait pas été regardant sur ses compétences. Il l’avait dévisagée quelque instants et lui avait tendu un tablier sans mot dire. Depuis ce jour, l’odeur de friture lui soulevait le cœur. Cette solution temporaire devenait son quotidien, et cette seule pensée lui donnait la nausée.
Le soir, elle rentrait seule, à pied le plus souvent. Elle fumait une dernière cigarette dans le square avant de pénétrer dans le hall de l’immeuble. Elle marquait une courte pause devant le mur de boîtes aux lettres numérotées, constatait que la sienne ne contenait rien d’autre que des publicités racoleuses et montait les trois étages d’un pas las. Elle refermait derrière elle la porte de l’appartement et restait là quelques instants, comme en suspens, dans le noir et le silence, avant de trouver le courage d’y faire face et d’actionner l’interrupteur. Alors elle trompait l’ennui. Elle allumait la télévision, mettait de l’eau à chauffer, interrogeait son répondeur. Les messages étaient rares. Il faut dire qu’elle n’avait pas vraiment encouragé les contacts ces derniers temps. Il lui était difficile de donner de ses nouvelles aux quelques proches qui s’y intéressaient. Elle n’avait pas grand-chose à raconter dont elle puisse être fière et son tempérament orgueilleux se refusait au misérabilisme. Alors elle se murait dans une forme de mutisme en attendant des jours meilleurs. Mais le temps passait insidieusement, sans que rien ne vienne bouleverser son quotidien.
C’est dans cet état d’esprit peu enthousiaste qu’elle ouvrit sa boîte aux lettres un soir de février. Comme à son habitude, elle attrapa la liasse de prospectus en tout genre qui s’y trouvait et s’apprêtait à la jeter directement dans la grande poubelle de l’entrée, lorsqu’elle aperçut, entre deux feuillets publicitaires, une enveloppe beige, totalement vierge, sans timbre ni adresse. Étonnée, elle la retourna, mais aucune mention de l’expéditeur ne se trouvait au dos. De plus en plus intriguée, elle monta d’un pas énergique les trois étages la séparant de son appartement, pressée d’ouvrir le mystérieux courrier. Mais une fois arrivée, elle ne déchira pas l’enveloppe immédiatement. Au contraire, elle prit le temps de se déchausser et de mettre de l’eau à bouillir. Elle tira les rideaux et se versa une tasse fumante. Puis elle s’installa sur un coin de canapé et entreprit enfin de découvrir le contenu de la missive en l’ouvrant délicatement avec la pointe d’un couteau. Une feuille pliée en quatre s’y trouvait, elle la déploya et lut ces quelques mots «  Peut-être qu’un jour… ». Et c’était tout. Elle ne comprenait pas. Elle retourna la feuille dans tous les sens, mais rien d’autre n’y était inscrit. « Peut-être qu’un jour… » ? Qu’un jour… quoi ? Quelle déception ! Qui donc avait pu lui envoyer un message pareil ? Et que cela signifiait-il ? Était-ce une blague ? Une erreur ? Ces questions sans réponse la tourmentèrent un petit moment, avant qu’elle ne se résigne à remettre la feuille pliée dans son enveloppe et à déposer le tout au fond d’un tiroir.
Elle n’y pensa plus. Tout du moins durant quelques jours. Car la semaine suivante, l’étrange événement se reproduisit. La même enveloppe beige immaculée. La même absence d’indication concernant à l’expéditeur. Et la même écriture déliée à l’encre bleue. Cette fois encore, le message était obscur : « Juste une chance ? » Elle fronça les sourcils. Une chance… Une chance de quoi ? Une chance de la rencontrer, qui sait ? Était-ce une déclaration d’amour ? Mais qui pouvait bien lui écrire une chose pareille ? L’écriture ne lui disait rien. Elle passa en revue les diverses personnes qu’elle avait pu rencontrer depuis son arrivée dans cette ville, mais ce ne fut pas très concluant. Elle ne connaissait pour ainsi dire personne et n’avait pas le souvenir d’une rencontre marquante avec un homme, quel qu’il soit. Après avoir tourné et retourné la feuille dans tous les sens, elle la remit dans l’enveloppe comme la précédente et la glissa elle aussi dans le tiroir. Mais cette fois, son esprit demeura préoccupé une bonne partie de la soirée. Si la première lettre pouvait être une erreur, cette fois, le doute n’était plus permis. Elle était bien la destinataire de ces étranges missives… Elle s’endormit très tard cette nuit-là, et rêva d’un chevalier sans tête galopant dans les couloirs du métro.
Les jours suivants, elle se surprit à attendre avec impatience le moment crucial où elle pénétrait dans le hall de l’immeuble pour récupérer son courrier avant de monter jusqu’à son appartement. Elle examinait scrupuleusement le contenu de sa boîte aux lettres et mettait les dépliants publicitaires un à un dans la poubelle, de peur de jeter par inadvertance une de ces enveloppes beiges qui l’intriguaient tant. Mais plusieurs jours passèrent sans nouvelle du mystérieux inconnu. Elle refermait alors sa boîte aux lettres, vaguement déçue, et s’efforçait de ne plus y penser jusqu’au lendemain soir. La troisième lettre arriva une semaine pile après la seconde. Le cœur battant, elle déchira l’enveloppe tout en montant les marches, ne pouvant attendre d’être chez elle pour en découvrir le contenu. Encore un message énigmatique à l’encre bleue : « Le temps me semble long… » Décidément, elle ne comprenait rien à cette histoire. Elle était bien décidée à percer le mystère, mais elle manquait d’éléments pour comprendre le sens de ces missives. Les lettres arrivaient au rythme d’une par semaine. Cela faisait trois mercredi de suite. Elle décida d’attendre la suite des événements. Et c’est avec empressement qu’elle rentra chez elle le mercredi suivant. Son attente ne fut pas déçue. Une nouvelle enveloppe beige se trouvait parmi les journaux et les prospectus. Elle sourit malgré elle en l’apercevant et lut le nouveau message avec avidité : « Fais-moi signe.» Elle apprécia l’ironie de la situation. Faire un signe, elle ne demandait pas mieux, mais comment se manifester auprès d’un individu qui lui était inconnu ? Elle voulait en avoir le cœur net. Dès le lendemain, elle demanda à son employeur de disposer de son mercredi la semaine suivante. Et elle patienta.
Le mercredi arriva. Elle se leva à huit heures comme à son habitude, mais au lieu de filer au travail, elle se posta en robe de chambre devant la fenêtre de sa cuisine, une cafetière à portée de main, et les yeux rivés sur l’allée bitumée qui menait à l’entrée de l’immeuble. Puisque les lettres arrivaient directement dans sa boîte, sans adresse ni affranchissement, c’est bien que quelqu’un devait les y déposer. Et elle était bien décidée à découvrir qui agissait ainsi et qui était si désireux de faire sa connaissance. Elle aperçut diverses personnes aller et venir en empruntant l’allée. Elle reconnut quelques voisins croisés au préalable. Le vieux monsieur du premier promenant son chien gris. La grosse dame du rez-de-chaussée partant avec son cabas en direction du supermarché. La femme rousse du dernier étage courant après ses enfants. Le petit couple d’étudiants se tenant par la main. Le facteur en uniforme pédalant en sifflotant. A midi, elle n’avait aperçu personne susceptible d’être l’auteur des fameux messages. Mais elle ne se découragea pas. Elle grignota du bout des doigts ce qu’elle put attraper dans le frigidaire sans quitter son poste d’observation. Et elle resta là, en robe de chambre, à scruter ses voisins. Elle aperçut deux déménageurs moustachus en plein déchargement, une infirmière à domicile avec sa petite mallette blanche, un groupe d’enfants jouant aux billes. La journée s’écoulait.
Quand soudain, peu avant l’heure habituelle de son retour du travail, elle aperçut au bout de l’allée une silhouette solitaire et masculine. D’instinct, elle recula d’un pas et se dissimula aux regards derrière un pan de rideau. Mais, la curiosité l’emportant, elle s’hasarda à tendre le cou et aperçut un homme brun au visage inconnu marchant en direction de l’immeuble. Cet homme n’était pas du quartier. En tout cas, elle ne l’avait jamais croisé. Il était plutôt jeune. Bien habillé. La démarche athlétique. Le visage sympathique. Son cœur se mit à battre plus fort. Elle s’avança davantage pour jeter un dernier regard en contrebas, comme à l’affut du moindre détail qui aurait pu lui échapper avant que l’homme ne disparaisse de son champ de vision. Elle ne le voyait déjà plus, il venait de pénétrer dans l’immeuble. A présent, son cœur battait carrément la chamade. Était-ce lui ? Pour le savoir, il lui suffisait de courir dans le hall, de le croiser, de lui parler peut-être... Elle fit un pas en avant, mais la vision de ses pantoufles défraîchies brisa son élan. Elle ne pouvait se présenter à lui affublée de la sorte ! Elle n’avait pas quitté sa robe de chambre de la journée et ses cheveux décoiffés lui tombaient dans les yeux. Il était de toute façon trop tard. L’homme ressortait déjà de l’immeuble et s’apprêtait à remonter l’allée. Elle ne pouvait l’apercevoir que de dos à présent. Elle remarqua qu’il portait une sacoche en bandoulière, contenant vraisemblablement un ordinateur. Il devait sans doute sortir du travail. Et il avait pris la peine de faire un détour pour lui apporter sa missive… Il n’y avait pas de doute, c’était bien lui ! Et, pour en être tout à fait sûre, elle attendit quelques instants et se précipita dans l’escalier.
Elle ne s’était pas trompée. Comme chaque mercredi depuis maintenant un mois, une enveloppe beige se trouvait bel et bien dans sa boîte aux lettres. Elle la déchira avec empressement. Cette fois, le message qu’elle contenait était on ne peut plus explicite et lui emplit le cœur de joie. Il était écrit, toujours à l’encre bleue, « Si tu veux de moi, je suis là ». Et comment ! Depuis le temps qu’elle attendait qu’une pareille chose se produise ! D’un coup, sa morne vie prenait de l’ampleur, les jours gris qui ne cessaient de se succéder prenaient une autre couleur. L’incroyable romantisme de cette situation la dépassait. Les questions se bousculaient dans son esprit : qui était cet homme ? Et où avait-elle bien pu le croiser ? Pourquoi ne l’avait-il pas directement abordée ? Était-ce un grand timide ? Ou bien voulait-il lui faire la cour à la façon d’un gentleman ? Quant à elle, était-elle prête à le rencontrer ? A vivre un grand amour ? Serait-elle à la hauteur de ses espérances ? Et ainsi de suite… Elle ne s’endormit que très tardivement cette nuit-là et fit une multitude de rêves sans queue ni tête, dans lesquels apparaissait systématiquement le mystérieux inconnu. A son réveil, et malgré le manque de sommeil, elle se sentait légère et enjouée, et elle aborda la journée à venir avec le sourire. Sa décision était prise. Puisqu’elle n’avait aucun moyen de contacter cet homme, elle se tiendrait prête le mercredi suivant et irait à sa rencontre, même si cette seule pensée la faisait frémir. Elle ne doutait pas un seul instant qu’il serait fidèle au rendez-vous.
La semaine s’écoula, les jours s’égrainèrent avec lenteur et fébrilité à la fois. Elle ne cessait de penser à cette rencontre, imaginait des tas de scenarii possibles, se perdait dans de longues discussions imaginaires, alimentant questions et réponses à n’en plus finir. Elle passa en revue les moindres détails de ce moment tant attendu, choisit avec soin sa tenue, ni trop apprêtée ni trop négligée, hésita à aller chez le coiffeur et finalement y renonça, car elle ne voulait pas courir le risque de décevoir son admirateur secret avec une nouvelle coupe de cheveux qui aurait pu lui déplaire. Elle s’organisa pour quitter plus tôt son travail le jour dit, bien que son employeur vît d’un mauvais œil cette nouvelle requête. En temps ordinaire, elle n’aurait osé le contrarier de peur de perdre son emploi, mais dans le cas présent cela n’avait aucune espèce d’importance. Elle s’imaginait déjà mettant un terme à son contrat pour se consacrer toute entière à cette nouvelle vie qui l’attendait, à ce nouvel amour qui lui tendait les bras. Plus elle y repensait, et plus l’homme entr’aperçu quelques jours auparavant derrière ses rideaux l’attirait. Elle ne lui voyait aucun défaut apparent et ne doutait pas une seconde de la bienveillance de ses attentions à son égard. Elle ne cessait de s’émerveiller qu’un tel homme puisse poser son regard sur elle. Elle s’en étonnait et s’en enorgueillissait à la fois. Il ne fallait pas le décevoir, non, et c’est pourquoi elle avait tout prévu pour que cette première rencontre soit parfaite. S’il le souhaitait, ils iraient boire un verre ensemble pour faire connaissance. Ou bien elle l’inviterait à monter dans son appartement. A moins que cela ne soit trop cavalier ? Elle hésita longuement, et se dit que dans le doute il valait mieux ne rien précipiter. Néanmoins, elle fit du rangement, du ménage, et changea les draps. Au cas où. Tout était en ordre, et à la veille du jour J, elle était prête.
La journée de travail s’écoula sans elle. Elle était comme absente, exécutait chaque geste avec lenteur, de manière machinale. Elle était ailleurs. De fait, elle n’entendait ni les commandes des clients, ni les injonctions en chinois de son patron. Elle ne prêta guère plus d’attention aux éclats de verre qui constellèrent l’arrière-cuisine lorsqu’une carafe lui glissa des mains. C’en fut trop et elle se retrouva sur le trottoir avec un billet de vingt euros dans la main et le tablier qu’elle n’avait pas eu le temps d’enlever noué à la taille. Son renvoi ne l’affecta pas le moins du monde. Elle détestait ce boulot de toute façon et il était grand temps qu’elle se consacre à autre chose. Elle allait pouvoir rentrer plus tôt que prévu chez elle et cela lui convenait. Savourer l’attente. Savourer cet instant qu’elle savait important. Car à n’en pas douter, rien ne serait plus pareil après cette rencontre. Cette pensée la délectait. Quelques instants plus tard, elle était chez elle, poudrée, recoiffée, et postée derrière la fenêtre de la cuisine. Elle avait très envie d’une cigarette, mais résista à la tentation. Un non-fumeur n’apprécierait pas l’odeur du tabac froid. Elle se servit un café noir qu’elle but à petites gorgées en scrutant le bout de l’allée en contrebas. Elle regarda passer le temps sans angoisse, car elle ne doutait pas de sa venue. Et enfin, il apparut.
Elle se précipita alors dans l’escalier, descendit les marches quatre à quatre et marqua une courte pause avant de pénétrer dans le hall de l’immeuble. Elle reprit son souffle, ajusta son chemisier, redressa la tête et fit son entrée. Il se tenait de dos, la main tendue vers sa boîte aux lettres, une enveloppe beige à la main. C’était bien lui. La joie l’envahit. Elle toussota. Il se retourna. Durant quelques secondes, ils se dévisagèrent. Enfin, elle prit la parole : « Je suis là » et, désignant la lettre : « Il serait plus simple de me la remettre en main propre, non ? » Elle souriait. Il semblait ne pas comprendre. Elle insista : « J’ai bien reçu les autres, je sais que c’est vous. N’ayez crainte, je suis ravie de faire enfin votre connaissance. » Un silence s’ensuivit. L’homme fronça les sourcils, l’incompréhension se lisant dans son regard, puis il remit lentement la lettre dans sa poche avant de prendre un air gêné. Soudain, elle sentit ses certitudes vaciller. Son sourire s’affaissa. La situation lui échappait sans qu’elle comprenne pourquoi. Et elle ne voulait pas savoir. Prise de panique, elle s’apprêtait à rebrousser chemin, quand l’homme murmura enfin : «  Pardon… Je crois qu’il y a méprise…» Elle releva les yeux sur lui, mais les détourna vite, car ils s’embuaient de larmes malgré elle. Comme si son corps comprenait ce que son cerveau ne pouvait admettre. Il poursuivit : « Je ne vous connais pas… Je croyais… Enfin, je ne savais pas qu’elle avait déménagé… Je voulais la revoir… Je ne savais pas qu’elle me manquerait tant… Je voulais nous redonner une chance… Enfin… Vous comprenez ? » Oui, elle comprenait. Et elle était comme hébétée. Elle se sentait stupide. Elle ne savait que dire, ni que faire. Alors l’homme l’acheva : « Vous l’avez vue ? Vous l’avez croisée ? A-t-elle laissé une adresse ou quelque chose ? Il faut que je la retrouve… Il faut absolument que je la retrouve… Je l’aime, vous savez…» Et, sans attendre de réponse, il tourna les talons, sortit de l’immeuble et remonta l’allée bitumée à pas lents.


GIRARD Elsa (Rennes)

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